Gérard BOURDAUD
appelé
du contingent 66/2
Base Aérienne 167
Centre d'émission
Gérard nous a quittés le 3 mai 2017 à l'âge de 70 ans
Base Aérienne 279 à Châteaudun le 1er mars 1966
Base Aérienne 167 à Reggan du 6 mai 1966 au 8 mai 1967
Les photos, légendes et commentaires sont de Gérard BOURDAUD
Le service militaire ? J’y croyais à peine, au vu de mon allure un peu rachitique, j’ai d’abord été ajourné une première fois, puis admis au service armé la seconde fois. J’aurais été déçu si cela n’avait pas eu lieu, c’était pour moi, fils de paysan, l’occasion de sortir de ma campagne et tant qu’a faire de partir, partir au loin. Je demande donc, sans préciser le lieu, l’outre mer, je ne sais plus à quel moment de mes classes (Châteaudun) j’ai su l’affectation. Cela aurait pu me faire l’effet d’un couperet, si je m’en étais tenu qu’à la mine défaite de mes collègues de piaule. Tu vas à Reggan ? Tu vas voir, c’est disciplinaire (ou semi), je me disais « bof », on verra bien.
En fait de discipline, je ne sais pas. Par exemple, je n’ai presque jamais porté l’habit et le calot AA. La tenue ? me direz-vous, c’est celle dans laquelle vous me voyez réparant un humido à la station (photo), tout au plus, un fute les 2 mois d’hiver.
Je donne pas mal de détails sur cette période militaire, car pour me remémorer, j’ai utilisé tout le courrier que j’ai pu écrire à mes parents, ma mère me l’avait redonné, elle conservait tout.Après deux mois de classes, du 2/3/66 au 4/5/66 envol depuis Paris en DC6 vers Béchar via Istres où l’on se pose pour 6 jours de transit.
Alors là ! Béchar, ça commence bien : le brasier, soleil de plomb au débarquement, on nous avait prévenu que ce serait une chaleur torride, et ce n’est qu’un aperçu de ce qui nous attend à Reggan… ah bon !
Béchar ne m’a pas laissé un souvenir extraordinaire, ce n’est pas en quelques jours qu’on peut apprécier. J’y ai pris quand même quelques banales photos, pour le souvenir, mais bon, je savais que je n’allais pas y rester.
Envol final ou dernier bond en Breguet deux ponts vers Reggan, et là, j’ai vu et senti ce qu’était le soleil du Sahara. Ah, de quoi vous pétrifier, vous assécher : quelques degrés d'humidité, l'été, un demi verre d'eau pompé par le soleil en 1/4 d'heure, en 10 minutes un morceau de pain serré dans la main partait en miettes. La chaleur renvoyée par le miroir qu’était la piste était oppressante, beaucoup d'essence se volatilisait lors du plein des avions, ces pompistes ne pouvaient rester les naïls posées en permanence au sol, ou alors, par la chaleur elles s'y collaient. Il faut dire aussi que 80° au soleil pouvaient approcher 100° sur la piste. L'œuf cuit sur une aile. (Tchatche ??).
J’ai d’abord passé un mois environ à l’Infra (est-ce bien comme ça que ça s’appelait ?) plus précisément au Service général et mécanique, entretien d’un peu tout, les humidos entre autres (que de sel dans ces bécanes). Je pressentais que Reggan avec, entre autres, toutes ces armées présentes, dont 32 gus de l’armée de l’air (3 a 500, autrefois), vivait ses derniers mois. Une photo montre un appelé et son chef à récupérer une pièce, sur un moteur en épave sur le sable, pour un véhicule en panne, il ne fallait plus commander de pièces neuves.
Idem pour l’outillage, sur une photo, on voit un gradé er un appelé devant un rayonnage pour la mécanique, ce dernier montrant des pièces occasions voisinant avec les neuves.
Récupération d'une pièce, sur un vieux moteur en épave sur la sable,
au profit d'un véhicule roulant (le gradé regarde faire sans se salir)
Magasin pièces détachées mécaniques (remarquez les pièces de
récupération ou démontage à côté de neuves)
Pour les pièces détachées électroniques (radio) il en était de même, j’ai pu le vérifier dans l’affectation qui a suivi plus tard. Que de matériel ou bâtiment détruit, véhicules jetés à la falaise, brûlés, solution finale et laissés à ciel ouvert jusqu’à la dissolution, puis enfouis. Cette pollution à Reggan n'a pas été la plus grave.
Ce temps passé à l’Infra m’a permis aussi de faire de l’électricité intérieure et extérieure, ainsi, le balisage piste, la menuiserie, la soudure tant au chalumeau qu’électrique, pour ces dernières : des pratiques que j’ai apprises là bas. Ah, je ne m’ennuyais jamais. « Faire » « bricoler » était mon crédo, et s’il n’y avait rien à faire, je bricolais pour moi, ou pour les collègues : entre autres fabriquer des quilles avec la perceuse en guise de tour et des limes, le laiton provenant de barres électriques, quilles qui m’ont valu une fois un casse- croûte d’enfer au bar de l’Escale, avec l’intéressé, lui-même tenancier du bar (en photo derrière son zinc)Météo du 22 juin 66 à Reggan : 46.5° à l’ombre, 80° au soleil, au plus fort cette année là : 102°.
Pour la base aérienne et tous les locaux y afférent, j’avais la surveillance de 2 petits groupes de secours d’environ 60 kVa équipés de moteurs marine Baudouin, ce n’était bien sûr pas ceux de Reggan-Plateau qui cette fois ci, s’approvisionnait sur 4 groupes de 600kVa des V8 Caterpillar, (si ma mémoire est bonne) entretenus par la Légion. On arrivait à les entendre jusqu’à la base, surtout le soir.
Pour nos loisirs, il n’y avait pas grand-chose, avec la paye que j’avais (19,50 francs), je ne pouvais pas m’offrir bien des fantaisies. Déjà au bar de l’Escale, c’était restreint pour l’accoudage au zinc. Il y avait peu de bouquins, tout au plus des polars, quelques jeux de sociétés, aussi et pour apporter un peu de détente, du ciné. J’y ai vu entre autres, des films comme : « Faites sauter la banque », avec Louis de Funes et « Les Gorilles » avec Francis Blanche et Dary Cowl, ah c’était rigolo, mais peut-être était-ce cela dont on avait le plus besoin en ces lieux isolés. Enfin la piscine, ou du moins ce qu’il en restait, car j’ai des images d’un grand bac dont le sable avait pris la place de l’eau, alors je ne sais plus, s’il y avait deux piscines. Pour nous relier à l’hexagone, on avait la radio, mais il n’y avait pas pléthore de réception de ces radios : Inter, Europe, Luxembourg, RMC et radio Nice Côte d’Azur, et encore j’étais celui qui captait le mieux, (normal pour un homme de l’art). Il faut dire que j’avais monté une balaise d’antenne, un fil de 120 m tendu à 25 m de haut entre deux des pylônes d’éclairage de piste, (je m’entrainais pour une future escalade). L’un de ces mâts était en face de ma fillod. La descente d’antenne arrivait sur un cadre placé à quelques centimètres derrière le transistor. J’avais eu le malheur de brancher, une fois, ce fil en direct sur la prise ant/auto radio et ce qui devait arriver arriva. Pendant un coup de chaleur, un fort statique s’est promené dans les parages de l’antenne et m’a flingué l’étage d’entrée du poste, alors ces antennes cadre, forme octogone que tout le monde avait, évitaient ces problèmes de courants statique. Il y a eu aussi deux ou trois sorties en Jeep ou à pied autour du Plateau ou jusqu’à Taourit (photos) j’y ai ramassé quelques pointes de flèches, bois pétrifié ou roses des sables.
J’entends dire que peut-être j’irai à la station d’émission. Ouahhh, Jubilations…
23.09.66 : Un forage vient de rendre l’âme, arrêt toutes les nuits des humidos (sauf le centre EM), vivement que j’y aille.
Ça y est on m’a affecté au nouveau poste, « la » station d’émission, éloignée de 2,5 km de la base. Moi qui n’avais jamais vu d’émetteurs, tout au plus des radiotéléphones de 5/10w chez mon premier patron… Ah, ce n’était pas des petits : de 20w à 5 kW, il y en avait une quinzaine, dans une salle de 30 m de long.
De notre chambre (chambre de deux) nous n’avions qu’un pas à faire pour aller à l’atelier, au WC, aux douches, à la salle à manger ou le stockage, Pour l’eau, une citerne en hauteur (5 000 l) remplie tous les 3 jours.
Dans ce centre, on était effectivement à 2, Guy Louvion (récemment décédé) et moi. On s’entendait super bien et dans une telle promiscuité çà valait mieux. Lui aussi était électronicien mais de haut vol, c’était normal, il pilotait planeur et avion dans un aéroclub. À ce propos il a failli changer ma destinée au sortir de l’armée. Depuis notre chambre (et dans notre chambre) on entendait le bruit permanent des humidos, des climatiseurs, dans la salle d’émission, et aussi le bruit des ventilos des armoires d’émetteurs. On s’était habitués à ce ronron permanent, tant et si bien, que s’il y avait coupure de courant, la nuit surtout, ça nous réveillait.
Le 18.11.66 à 10h je passe mon permis et l’ai eu à la deuxième fois, (le cadeau de mes 20 ans). Enfin, c’est fastoche à Reggan, surtout pour faire des créneaux, ou des stops, ok, mais pour le démarrage en côte depuis Reggan-Ville à l’entrée de Reggan-Plateau, c’est moins évident surtout, avec une Jeep.
Guy et moi, on se nourrissait de la technique mutuellement, surtout moi, car je n’étais à cette époque qu’un simple électricien radio. Je peux dire que mon service militaire m’a été réellement profitable, surtout pendant cette période à Reggan. Je passais le plus clair de mon temps à l’atelier pour de la maintenance ou de l’électronique récréative, des petits montages ou des réparations pour des collègues ou gradés de la base.
J’ai, une fois, fait une réparation d’électrophone pour une des filles du BMC et puis j’ai dû le reporter… Oh la la, moi avec ma sacro sainte éducation, vais-je rentrer dans ce lieu de « perdition », moi qui avait eu deux jours avant, la visite à la station, de l’aumônier, oh pas sa bénédiction, mais c’était tout comme, dans ma tête de puceau de l’époque. Allais-je le trahir ? Oh mon Dieu ! Je me décide quand même à y aller, à l’époque j’aurais dit pour la curiosité, mais maintenant je dis que mon désir était naturel. Je pensais « Maman si tu voyais ton fils ».
À cet instant, j’ai imploré tous mes anges gardiens. Une fois là-bas, je rentre dans sa baraque, sans passer par le médecin affecté à contrôler les membres infectés. Je suis accueilli par une femme en nuisette un peu transparente, ça ne me faisait même pas d’effet, il ne fallait surtout pas (petit con), je ne demandais qu’a repartir, je ne sais plus si c’était Fifine ?... Non, Fifine c’est plutôt à Béchar. Que ce soit Reggan ou Béchar, je n’ai jamais osé aller me déniaiser dans ces lieux, les mentalités ont bien changées en 42 ans et c’est tant mieux.
Ah j’allais oublier quelqu’un d’autre à la station : Kiki. Rassurez-vous, ce n’est pas une tierce personne de bons services, comme ci-dessus et attitrée, non Kiki, c’était une mignonne chatte récupérée, avec les deux pattes arrières cassées, au pied d’un bâtiment de la Légion et jetée à la falaise, elle avait 1 ans. C’est une bête qui, dans les promenades à l’extérieur, me suivait tel un chien, même à plusieurs km (photo). Il arrivait qu’aux périodes d’amour un gros matou venait le soir se rouler dans le sable au pied de la porte de la station, suite aux appels de Kiki. Nous, on ne la laissait pas sortir « t’y vas pas, nous on y va pas non plus ». Je vous le donne en mille d’où il venait, c’était le chat des filles du BMC, il était à bonne école.
Guy et moi, nous nous disputions la présence de cette chatte dans notre plumard.Aux dernières nouvelles, on aurait eu un chien : « Pouic-Pouic » ? Je l’ai écrit dans un courrier mais ne m’en souvient pas. Peut-être que si des prédécesseurs me lisent, ils le confirmeront.
On avait autour du centre EM un grand champ d’antennes, certaines n’étaient plus en services, j’en avais affecté une à mon poste de TSF (transistor). Autrefois, il y avait beaucoup plus d’émetteurs, donc d’antennes utilisées, on avait une paire pour la BLU 100 w, un autre pour le HF air, des petites sur un pylône pour VHF pour la tour de contrôle, deux autres émetteurs 1 BC610 HF terre, et 1 TRT 400w, l’autre, je ne m’en rappelle plus. En bout de la station, une antenne très curieuse de30 m de haut, formée d’une série de losanges placés en rond et appelée antenne Caroline, totalisant 5 000 m de fil de cuivre. Près de cette dernière, (leur dernier perchoir en hiver), il y avait beaucoup d’hirondelles crevées, peut-être fatiguées par un long voyage depuis la France ou autre.
Et pour finir une très très grande antenne pour la radio balise 5Kw Ame, 40m de haut (photo).
Un des mâts de la Radio balise pointé par un canon de 50mm,
Non , seulement la tige filetée de réglage Hauban
Guy et moi, on s’est bien amusé, pour les fêtes de fin année et début de l’autre. On a fait une étoile de 4 m de diamètre, composée de 50 ampoules de 25w et que l’on a montée, lors d’une escalade de ce pylône en 1h30, à deux... On l’a branchée sur la lampe rouge de repérage pour les avions, elle clignotait donc au rythme de la balise le code de Reggan, R.E.G, elle se voyait de loin, les avions en passe d’atterrir, la distinguaient.
Il y avait, attenant à la salle des émetteurs, un atelier, un stockage, une chambre/cuisine/salle commune, à l’extérieur et en face de notre entrée, le local du groupe électrogène. Il se peut qu’autrefois il y en avait deux, à côté, deux hangars en tôle, un grenier de grand-mère extraordinaire (pour moi, curieux, que de choses ensablées). Pour en revenir à l’atelier du CEM, je travaillais pour moi, pour me faire, entre autres, un ampli HI FI à lampes 2 fois 12w, il existe et fonctionne encore, oh ça a mis plusieurs mois pour le faire, tout n’était pas disponible sur place, les pièces manquantes mettaient 15 jours à venir de France. Je l’ai fait rentrer, à mon retour dans une malle de70 kg au frais de l’armée, il y avait aussi dedans un ampli de sono récupéré de la Chapelle, je pense. Mais à réparer au retour et plein d’électronique de récupération, ou neuf, des lampes transfos, composants divers, et tout cela avec la bénédiction de l’adjudant. Il savait sans doute qu’autrement ce serait détruit sur place, quand je vois tout ce qui a été laissé dans cet atelier… Dans cet atelier, je me suis aussi initié à l’émission, pas seulement la réparation, mais aussi la fabrication. On s’est plutôt amusés avec ce qui va suivre. Il y avait un appelé qui avait une bonne tchatche et que l’on voulait, avec la complicité de ses collègues de piaule, faire marcher. J’avais fait un petit émetteur à 1 lampe (EL84) avec entre autres, une pièce de rechange pour la BLU, il pouvait porter à 5 km avec l’une de nos antennes. Je prépare donc avec un magnéto, acheté à un légionnaire, un enregistrement texte, plus de la musique, et le jour convenu, ses collègues à la base, lui règlent en catimini, sa radio sur la bonne onde.
« Tiens viens donc écouter les dernières infos, il y a peut-être quelque chose qui va t’intéresser ». (Moi) : « Communication du Ministère des Armées, la classe 66/2 sera rapatriée à la fin de ce mois… »
J’vous dis pas, mais pendant un quart d’heure, instant de joie, crédulité, stupéfaction. Puis déception, colère.
Je n’étais pas là pour profiter visuellement du gag, parce que j’étais resté à la station pour surveiller mon petit émetteur et le magnéto, mais je crois que j’aurais bien aimé.
Au chapitre des bêtises, on s’était amusés avec le TRT400w : vouloir faire une liaison avec d’hypothétiques radios amateurs, (qui se seraient trouvés par là, au passage dans l’éther) faut vraiment être con, fallait donc s’attendre à un retour, oh pas celui d’un radio amateur contacté. On ne répond pas à un amateur sans indicatif. 15 jours plus tard, notre juteux de service rentre dans la salle d’émission et nous interpelle gravement, « Messieurs, notre service de détection a repéré dans le sud Algérien, une émission puissante ayant pour centre Reggan. Je ne vous fais pas de dessin, dans le coin y a pas 36 endroits pour balancer pareille sauce dans l’espace hertzien. Pour cette fois-ci, je veux bien faire le mort, mais qu’on ne vous y reprenne plus » ! On l’avait échappé belle…
Durant cette période, à Reggan, je n’ai pas parlé de la bouffe, elle était préparée à la Légion, puis apportée 3 fois par jour par les collègues de la base, avec un 4x4 Renault, celui que vous voyez ensablé sur une photo devant la station (photo). Regardez-le bien, il finira mal. Le dimanche, un ordinaire bien ordinaire, sauf jours de fêtes et là, je ne vous dis pas, c’était super.Pour les fêtes de Noël et Pâques, on a eu la messe à la chapelle, alors pour y mettre un peu de pétillant, j’ai fait venir de France, 5 restants de bougies (20cm) de l’église de mon pays, par le curé de cette paroisse. Je savais y faire, j’ai été choriste autrefois. Il y a eu même une communion, mais seuls les gradés y ont eu droit ?
La deuxième mi-temps de Noël a été nettement plus intéressante, on s’est fait un plus qu’ordinaire, un super casse dalle avec Whisky, huitres, méchoui (photo), avec l’adjudant et le sergent des EM. J’ai été pété très rapidement, (première cuite de ma vie au whisky) au point que c’était l’adjudant qui m’ouvrait les huitres et me les faisait manger. Je ne me rappelle donc plus du goût du mouton. Et les cadeaux de Noël !, à l’époque, je trouvais ça formidable (chez moi, pas de cadeaux de Noël, 12 enfants chez des paysans fauchés comme les blés).
Ahmed vient de tuer la chèvre ou, autre version :
Ahmed Seguin vient de sacrifier sa chèvre
Ahmed et Guy « On la dépèce »
ou « Allez on lui retire son petit corsage »
On a eu une trousse de toilette, cravate et ceinture assortie, stylo 4 couleurs de luxe (boitier métal) et, pour clore le tout, des bonbons et chocolateries à profusion.
Noël n’a pas convenu à tout le monde, (je vous le cite comme il nous avait été rapporté à l’époque et comment je l’avais écrit). Il y a eu un accident, avec le 4x4 Renault, celui qui nous amène la bouffe : 2 gonfleurs d’hélices sont tombés dans le ravin (ou ?) ils étaient imbibés, mais heureusement indemnes, ne dit-on pas que l’alcool conserve. Le camion, lui, ne s’en est pas remis, peut-être est-il resté au fond du ravin, lui aussi. Bien sûr, pas d’autorisation pour sortir avec ce camion (ou ?, seuls eux et 2 dames le savent, ou la même s’ils se sont donnés le tour), heureusement, pas de morts. Total : 80 jours de taule (on applique la discipline à Reggan), tribunal militaire pour vol détérioration de véhicule, conduite en état d’ivresse. C’était si loin que ça, ce BMC ?
Le 10.3. 67, Guy quitte la station pour son retour en France, il est remplacé par un Parigot, j’en fais autant le 9.5.67. Un avion m’emmène à Béchar, puis un DC 6 jusqu’à Paris.
Une petite anecdote à Béchar : eh bien oui, le Commandant de bord ne voulait pas emmener un passager de plus, comment l’avait-il su. Il y avait Kiki, dans sa caisse. Il dit : Messieurs, cet animal ne volera pas avec nous, (oh il me faisait mal, cet animal de commandant) on était au pied de l’escalier d’embarquement. Vous le sortez de sa caisse et l’emmenez en bout de piste, je rétorque, vous n’y pensez pas, les pélos vont la manger, (légende ou c’est vrai ?). Mes yeux s’humidifient, quand arrive sur les entrefaites, l’hôtesse de l’air et qui va apporter un peu d’air à l’altercation. Commandant, écoutez ce jeune homme, dans cette région aussi aride et reculée qu’est le Sahara, il n’avait peut-être que cet animal pour compagnie. (Pas vraiment, mais merci Mlle !). Pendant tout le voyage, cette Dame ou Demoiselle est restée auprès de moi et a donné de l’eau à Kiki qui soufflait et respirait très mal dans l’avion.
Quand nous sommes arrivés à Paris, tous ces Régganiens descendant d’avion se sont éparpillés sans même se donner les adresses, ça a été bizarre. Pour moi, ces mois passés à Reggan m’ont semblés être 3 fois plus longs.
À la reprise de la vie civile, je devais aller dans un aéroclub à Brive, faire de la radio, la mécanique, la voilure et piloter, ceci grâce à Guy. Aviasport (annonce) et Reggan m’avaient amélioré mes références, et donné de l’assurance, pas assez sans doute, ça ne s’est pas fait.
En 67, je ne savais pas dire « non » à mes parents. À cette époque là, dans ces grandes familles, les enfants avec salaires servaient à faire bouillir « la marmite ».
Je m’arrêterai là en 70 avec encore beaucoup de souvenirs réganniens, ça a été tenace, à cette époque je crée mon entreprise, Radio TV, pour après la transmettre en 2007. Depuis en retraite, c’est un peu dur, quand on s’identifie pendant 37 ans à son travail, à son entreprise, et surtout, quand on a accouché de ce petit. C’est un deuil, en fait.
Je suis maintenant revenu à mes premières amours : la restauration de TSF anciennes (TSF à lampes), ça aussi, c'est un peu de Reggan, car à la station, tous ces émetteurs étaient à lampes. (ou tubes électroniques).Pour ce récit, Noëlla, la femme de Guy, m'a transmis des photos, certaines sont présentes dans le montage.
Ce récit, je le dédie à Guy, à notre amitié. Ensemble, de cette période militaire, nous en avons fait un temps de découverte, dans l'amitié, tant professionnelle qu'humaine.
Gérard Bourdaud
Quelques noms de là-bas me reviennent :
Auroy Michel (à la combinée à bois) – Loudourcin (St Michel) – Muller Guy (dessablage du 4x4 à la station) Strasbourg – André Gérard (entre deux groupes électrogènes) Paris – De Blanchonval Armand Monaco – Lepers (à vélo devant un bâtiment de la Légion) – Guillon Michel à Nevoy – Lescutier… avant ou après nous, à la station.
Et bien sûr, le sergent Chaleret, et l’adjudant Poncelet (ce dernier aurait été repéré dans le Nord) source : Guy.
Par le biais des pages jaunes, je n’ai pu retrouver personne, pourtant, en 67, ça ne rayonnait plus à Reggan ?
Groupe
de secours BA 167 (Gérard ANDRÉ aux commandes) |
Un
des jumeaux et Guy MULLER viennent de recevoir la bouffe (Légion) |
2ème
Classe LEPERS au milieu du Tarmac |
LEPERS sur son VTT devant (peut-être) un bâtiment de la Légion |
LEPERS (encore lui), il semblerait que son VTT soit descendu plus vite que lui, il part le chercher, non sans inquiétude |
BLU
Thomson. Au fer à souder : Sgt CHALERET) |
Guy, Sgt CHALERET,, Gérard ANDRÉ,, Adjt PONCELET |
Michel
AUROY au tir, et un gradé qui compte les coups avec sa calculatrice |
Le
capitaine de la base qui raconte au barman une histoire, une bonne ou grosse à voir le sourire du barman |
Un
popoteur au bar (le téfal et les allumeurs Piezzo n'existaient pas) |
Atelier
de menuiserie dans les bâtiments de l'INFRA dans le fond un gradé. La machine est à bois ce que le gradé est aux abois.. Aux commandes de la machine à bois : un appelé |
Rex
apprend à Ahmed comment on donne un sucre |
L’incontournable
coiffeur Au gardien de la taule : « Je vous fais la raie de rigueur ? » |
Bureau
Air : « Vous pouvez pas nous laisser travailler ? » |
2
chefs comme l'attestent les sardines |
Bureau
Air : un cabot et un appelé |
Mère
Denis ? non, un des jumeaux (l'autre est à la bouffe) voyez sa mine réjouie |
Gestion
du parc véhicules : « Chef ! le 4x4 ne rentrera plus, les collègues l'ont jeté au ravin » |
Bureau
réservation Escale |
Ambulance
de piste (Aéroport) |
Camion
citerne pour ravitaillement avions |
Un
gradé au « sous » du bar (au bar on ne sert plus un saoul) |
Atelier
dépannage tour de contrôle |
Pompiers
de piste à ne pas confondre avec pieds de pompiste |
Tour
de Contrôle Bureau de piste |
Tour
de contrôle Bureau MÉTÉO |
Tour
de contrôle la Vigie |
Maintenance
à l'INFRA, mécanique véhicules |
Tour
de contrôle bureau |
Réception
Air avec un AM7G de AME |
Réception
Air, juste que l'acteur qui change |
Adjudant-chef
commandant le service Émission dans les locaux de la tour |
Tour
de contrôle |
Noratlas
sur le Tarmac
|
Porte-clefs
du concierge du bâtiment Air |
Vautour |
Bureau
sous la tour |
Un
Noratlas qui essaie de décoller et un Noratlas ventre ouvert pour rendre sa marchandise |
À
Béchar avec mon dob qui a crevé arrivé à Reggan, climat ? |
Béchar
|
Béchar
|
Champ
d’antennes (émission) un de nos exploits |
Oui,
c'est moi à la direction de la Jeep devant le champ d’antennes de la Station |
Je
monte dans mon avion, je rentre chez moi |
Tarmac des Bristol 170 |
Tarmac des Noratlas |
Le
soleil rentre au pieu vu depuis la Station Émission |
Vautour
sur le tarmac |
Les
Émissions au coucher de soleil |
L'antenne
des VHF air (avions) |
Vue
de la cabane (depuis la citerne) après la tempête de sable |
Entrée de la salle du groupe secours pendant le vent de sable |
Vent
de sable à la Station, il nous déglingue notre cabane en roseau (la 2CV est à peine visible) |
Vent
de sable sur la route vers la base, là il tire à sa fin |
Encore ensablé (Guy Muller) |
Maintenance
du Radiophare (balise avion) |
Vautours
sur le Tarmac |
Émetteur
BC 610 Légion ou Armée de Terre, remarquez le récepteur BC 342, au dessus avec son HP. On ne se lavait pas toujours les mains pour retourner à nos « pénates », pour preuve voyez dans le virage à droite, à la porte, la trace de mains sales |
Noratlas
Parking et ravitaillement
|
Juré j’apprendrai à piloter !!! (Ça y est je sais) |
Le
radiophare en petite tenue ! |
Radiophare
ses tripes après celles de la chèvre !!! redresseurs triphasés (mais on ne met pas ses doigts) |
Palmeraie
de Reggan |
Abords
de la palmeraie |
Promenade
en Jeep |
Désert
|
Palmiers |
Foggara
* |
* J'expliquais à Kiki, qui est derrière moi, comment on mesure la profondeur d'un puits avec un caillou. Elle n'était pas contente que je l'ai tenue éloignée, de ce fait elle remuait doucement sa queue de droite à gauche. La bouteille à bière dans ma poche, c'est de l'eau pour elle, dans nos balades (des fois plusieurs kilomètres) elle avait toujours soif. Je lui donnais dans le creux de ma main, elle aimait toujours l'ombre , dans ce cas ci la mienne (non ce n'était pas un kir cassis que je lui donnais. À la prise de vue : Guy
* Mais ce petit tas de pierres sur un plus gros (tumulus) ressemble fortement à un kairn (ou cairn), C'était pour baliser un chemin (tel le petit Poucet), fait par les bretons ou les celtes, ce qui pousserait à croire que Reggan a été découvert depuis fort longtemps, par ces derniers. Allez mettons 1 000 ans, les montagnards, les randonneurs en placent encore. Que les E.M. en ai fait un, cela ne m'étonnerais pas outre mesure, une biture au whisky (voir le texte), ça ne s'épanche pas vite, et il faut rentrer.