L’expansion de l’automobile


Il est impossible de citer les noms de tous ceux qui au cours des siècles contribuèrent à la connaissance de l'automobile.

Parmi les chercheurs qui ont préparé les voies du progrès Léonard de Vinci.

Comme ingénieur et inventeur, Léonard développe des idées très en avance sur son temps, depuis l'hélicoptère, le char de combat, le sous marin jusqu'à l'automobile. Très peu de ses projets sont construits, ou même seulement réalisables de son vivant mais certaines de ses plus petites inventions comme une machine pour mesurer la limite élastique d'un câble entrent dans le monde de la manufacture. En tant que scientifique, Léonard de Vinci a beaucoup fait progresser la connaissance dans les domaines de l'anatomie, du génie civil, de l'optique et de l'hydrodynamique.

Le deuxième personnage à inscrire au palmarès des précurseurs est le blésois Denis Papin : en 1690, il publia un mémoire intitulé : Nouvelle méthode pour obtenir à bas prix des forces motrices considérables. Puis il décrivit la célèbre marmite.

Denis invente, en 1681, une marmite à vapeur appelée « New Digester », avec une soupape de sureté. Une sorte de cocotte-minute avant l'heure qui servira un jour à inventer la locomotive à vapeur.

Papin naquit en 1647 près de Blois. Après quelques timides débuts en médecine, il se tourne vers la physique... Il meurt en 1714.

La marmite de Denis Papin marque le point de départ de la mécanique dont Léonard de Vinci avait jeté les bases sur maints croquis dont la préfiguration demeure surprenante.

Sa « marmite » n'était en fait qu'un simple cylindre muni d'un piston. Un peu d'eau était introduite dans le cylindre qui était chauffé. De la vapeur d'eau était produite qui poussait le piston vers le haut qui se bloquait à une certaine hauteur grâce à une petite tige. À ce moment on retirait la marmite du feu et on attendait que la vapeur d'eau se refroidisse et se recondense en eau. Ainsi le vide était créé dans le piston. Il suffisait de relâcher le piston en débloquant la tige pour que celui ci soit poussé violemment vers le bas sous l'action de la pression atmosphérique.
Le but était de soulever des fardeaux et de soulager les hommes des peines les plus lourdes.

Le nom que l’on cite après le sien est celui de l’ingénieur militaire Nicolas-Joseph Cugnot.

Un ancêtre surprenant, le grand fardier de Joseph Cugnot

Nicolas-Joseph Cugnot est un ingénieur militaire français, né à Void-Vacon, Meuse, le26 février 1725, mort à Paris le 7 octobre1804, connu pour avoir conçu et réalisé, entre 1769 et 1771, le premier véhicule automobile jamais construit.

Il s'agit d'un « fardier » militaire mû par une machine à vapeur à deux cylindres, destiné à transporter une pièce d'artillerie.

Les roues arrière sont libres tandis que la roue avant motrice est entrainée par rochets dentés direction par secteur denté faisant pivoter tout l’ensemble moteur y compris chaudière.

Détails de la machine

Fonctionnement

Il faut arriver à l’année 1873 pour voir la locomotion routière mécanique prendre son essor grâce à un manceau dont le rôle fut aussi déterminant que celui de Denis papin deux siècles plus tôt : Amédée Bollée.

Amédée Bollée père fabriqua sa première voiture en1873, appelée l’Obéissante. C'était un véhicule à vapeur, remarquable par son silence de fonctionnement, sa maniabilité, et disposant déjà de la plupart des solutions mécaniques de l'automobile du futur : quatre roues, une direction à double pivots, une propulsion par les roues arrière, et une suspension à quatre roues indépendantes. Il est d'usage de la considérer comme le premier véhicule automobile pour particuliers. En 1875, il accomplit le premier voyage Le Mans-Paris, à la vitesse commerciale de 15 kilomètres à l’heure en dix-huit heures. La réglementation ne prévoyant pas la circulation de voitures sans chevaux, soixante-seize procès-verbaux lui furent dressés, lors de son arrivée à Paris. Une conversation et une promenade avec le préfet de police mirent fin à cette mésaventure.

Un des premiers adeptes de la nouvelle locomotion fut un sarthois, le marquis de Broc. Amédée Bollée lui fit une diligence à vapeur avec laquelle le marquis excursionna dans la Sarthe. Il la remplaça en 1896 par une voiturette Bollée à pétrole car entre temps, le moteur à explosion avait fait son avènement.

La première voiture à pétrole d'Amédée Bollée

Parmi les initiateurs de la voiture à pétrole il faut saluer Édouard Delamare-Deboutteville.

Édouard Delamare-Deboutteville
, né en le 8 février 1856 à Rouen.

C’est ce monsieur qui fit retentir le premier moteur à explosions, à pétrole (appelé carbure de pétrole à l’époque). Avec son chef mécanicien, Léon Malandin, ils ont mis au point une invention qui allait changer la face du monde… l’automobile.

Ce pionnier de l'automobile fabriqua avec Léon Malandin la première voiture actionnée par un moteur à explosion, qu'il fit breveter le 1er février 1884. Son automobile, la première au monde mue par un moteur à pétrole à 4 temps, circula sur la route de Fontaine le Bourg à Cailly. Le carburant était admis par un tiroir et l'évacuation se faisait par des soupapes.

En 1897, à l'exposition de Rouen, le Président de la République, Félix Faure, impressionné par les travaux d'Édouard Delamare-Deboutteville, le fit nommer officier de la Légion d’Honneur. Il avait été diplômé de l'École supérieure du commerce de Rouen en 1879.

Les Français Édouard Delamare-Deboutteville et Léon Malandin équipent pour la première fois un véhicule à quatre roues d'un moteur 4 temps à pétrole de 4 chevaux.
Deux cylindres horizontaux encadrent un volant central vertical qui agit sur un différentiel central. Ce dernier répartit la puissance des deux cotés au moyen de deux chaines.
L’allumage est électrique et la direction par crémaillère.


Infos : numéro spécial de la revue « Moteur Courses »

Alain CHUETTE

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