BULLETIN MUNICIPAL de MAI 1993
OFFRANVILLE (Seine-Maritime)

Nécrologie
William FARCY était né le 10 février 1946 et c’est le 19 mars 1993 que le cours de sa vie s’est arrêté, là-bas, en Isère, à Fond de France où il passait une semaine de repos.
Il fut Maire de la commune de Sainte-Foy où il résidait. Il mit un point final à son second mandat en 1983. Il quitta également le secrétariat de mairie de Muchedent pour se consacrer à Offranville et à Saint-Honoré et puis à de nombreux secrétariats de syndicats intercommunaux. C’est le 15 février 1973 qu’il fit son entrée à la mairie d’Offranville pour occuper le poste de secrétaire général. Il embarquait dans la grande aventure avec Jean DASNIAS et la nouvelle équipe municipale ; depuis, ce sera une coopération sans faille.
20 ans au service d’Offranville et des Offranvillais…

Hommage rendu par Jean DASNIAS à William FARCY
Le 23 mars 1993 en l’église de Sainte-Foy

« La nouvelle nous est arrivée vendredi soir dans toute sa brutalité : William FARCY, notre secrétaire de mairie, venait de mourir – de cesser d’être.
Là-bas, en Isère, dans ce chalet-hôtel des Sept-Laux qu’il avait voulu pour Offranville et où il était parti se reposer pendant une semaine avec sa femme et un couple d’amis très chers ; on ne sait quelle volonté ou quel hasard l’attendait et allait couper le fil de cette vie d’homme dans la force de l’âge, en train de s’épanouir et riche encore de tant de projets.
William venait de passer sur l’autre rive nous laissant incrédules et révoltés mais aussi désemparés et malheureux.
Ce sont bien ces sentiments qu’éprouvent tous ceux qui ont vécu et travaillé avec lui,
que ce soit dans cette commune de Sainte-Foy qu’il a si bien dirigée – mais vous en avez parlé monsieur le Maire.
Que ce soit dans les nombreux syndicats intercommunaux en tant que secrétaire administratif et dont les présidents mesurent le vide que va laisser sa disparition.
Que ce soit dans les deux communes dont il était secrétaire général depuis longtemps.
26 ans à Saint-Honoré et dont le maire, Monsieur POTEL, m’a demandé de parler en son nom – ce que je fais bien volontiers et sans crainte de trahir sa pensée sachant bien que nous éprouvions pour William les mêmes sentiments,
et à Offranville, bien sûr où il a œuvré pendant 20 ans le temps d’une génération, 20 ans déjà, mais c’était hier !
Je me souviens, comme si c’était aujourd’hui de notre première rencontre.
Le poste de Secrétaire général était vacant et je recevais de nombreux postulants. Parmi eux – un jeune homme – imberbe à l’époque, plutôt timide et qui travaillait au Trésor Public. Je ne sais pourquoi, mais j’ai su tout de suite que c’était lui qu’il fallait choisir.
Nous avons attendu pendant près de six mois que son administration d’origine veuille bien lui accorder un détachement et enfin William FARCY est entré en Mairie d’Offranville.
Il y a parfois des rencontres heureuses et celle de William avec Offranville en est une, heureuse et exigeante.
Là et dans toutes les responsabilités qu’il assumait il a pu développer et mûrir les grandes qualités de l’homme qu’il est devenu et dont je vais me risquer, mais heureux de le faire, à dessiner les contours : heureux d’être l’artisan de cette reconnaissance publique
– Un grand travailleur, peut-être trop quand sa santé s’est faite plus fragile. Mais c’était son chemin et nul – pas même les médecins – n’aurait pu l’en faire dévier
– Un organisateur et un meneur d’hommes tout simplement parce qu’il les respectait et respectait leur travail
– Un gestionnaire compétent doublé d’un financier avisé, qualité qui a ses vertus
– Un fin négociateur doté d’un bon sens pragmatique pour résoudre les problèmes, pas mécontent de rencontrer la difficulté pour avoir à la vaincre
– Un inventif, enthousiaste pour réaliser et qui savait enlever la décision même si la réticence était là au départ mais alors il s’engageait à fond. Ainsi bien des réalisations offranvillaises ont vu le jour.
Tout cela pour la joie de créer et de réussir bien sûr, mais aussi, même s’il l’eut difficilement admis sinon en plaisantant, parce qu’au bout de la réalisation, il y avait ce mieux-être, ce progrès pour les autres
Et tout cela comme s’il se fut agi de défendre ses propres intérêts.
Voilà l’homme – et c’est dans son sens plein que j’emploie ce terme – l’homme qui vient de disparaître, l’homme qui va manquer à tous les responsables de la vie publique qu’il secondait avec tant de sérieux et de talent et même qu’il conseillait parfois avec tant de sagesse et de bon sens.
L’homme qui va manquer à ceux avec lesquels il travaillait quotidiennement et auxquels dans la confiance et l’amitié il communiquait sa foi dans le service public et le travail bien fait.
L’homme qui va me manquer, qu’on me pardonne de personnaliser un instant, me manquer à un point que je n’aurais pas cru possible, non seulement parce qu’il était un collaborateur d’exception mais aussi parce qu’au fil des ans, des liens privilégiés se créent si l’on s’estime et l’affection vient de surcroît.
L’homme qui va manquer surtout à sa famille, à sa mère, à son père, à sa femme Nicolle, à ses deux filles Carole et Catherine, auxquels nous l’avons parfois un peu dérobé, qu’ils nous le pardonnent mais qu’ils soient fiers de lui et qu’ils sachent que nous sommes auprès d’eux maintenant, dans la douleur, et après s’ils le souhaitent.
William, mon ami, repose en paix, dans cette paix que tu mérites après tant de jours et de nuits de travail, après tant de réalisations pour le compte et pour le bonheur des autres, dans cette paix qui baignait ton visage, calme et presque souriant, là-bas, dans cette froide chambre mortuaire à Grenoble, au point que nous nous attendions presque à te voir ouvrir les yeux, à t’entendre nous parler pour nous rassurer, pour nous dire que tu étais toujours là avec nous.
Repose en paix, William, mon ami et merci pour tout ce que tu as fait et si bien fait pour nous et pour quoi nous te devons tant de reconnaissance.

C’est pour te l’exprimer – aux yeux de tous – que le conseil municipal d’Offranville a décidé de donner ton nom, à ta dernière œuvre, celle pour laquelle tu te passionnais au point d’en apprendre la botanique

Ainsi y aura-t-il à Offranville
un parc floral William FARCY

Ainsi vivras-tu longtemps dans la mémoire des Offranvillais et de tous ceux qui comme tu le souhaitais viendront nombreux le visiter.
Ainsi seras-tu avec nous le jour de son inauguration que tu attendais, prémonition peut-être, avec impatience.
Je voulais que tu le saches.
Adieu ou au revoir William, je souhaite, si cela se peut, que notre estime, que notre amitié et notre affection te soutiennent au-delà de la mort ».