Ferdinand FILLOD

Ferdinand FILLOD est né à Saint-Amour, dans le Jura, en 1891. Chaudronnier de profession, il se lance en 1928 dans la construction préfabriquée métallique.
En 1929, pour faciliter l’approvisionnement en tôles d’acier, Ferdinand FILLOD installe son usine à Florange (Moselle) à proximité des forges de la vallée de la Fensch. Sa société de Constructions Métalliques Fillod (C.M.F.) s’est éteinte en 1986, 30 ans après le décès de son fondateur. Elle employa jusqu’à 900 personnes.

Extrait de la plaquette « L’industrialisation selon Ferdinand FILLOD »
(Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement de Moselle – ARCELOR) :

Les bâtiments à parois inclinées se composent de travées verticales métalliques, accolées les unes aux autres. Chaque travée possède deux portiques cintrés en acier profilé à chaud puis à froid, espacés entre eux par des entretoises. Entre les portiques vient s’emboîter un panneau de bardage en tôle d’acier doux, nervuré par emboutissage. Ce panneau peut être, selon les besoins, équipé ou non d’un vitrage ouvrant à l’italienne ou remplacé par un panneau porte. Des tôles faîtières viendront se fixer dessus à l’aide de crapauds et formeront la toiture du bâtiment. L’ensemble devient ainsi une carcasse métallique continue et pratiquement monobloc, dont la longueur dépend du nombre de portiques additionnés. À chaque extrémité du bâtiment, les pignons sont emboîtés dans les derniers portiques et peuvent recevoir des portes ou des fenêtres.

À l’intérieur du bâtiment, des panneaux isolants de dimensions identiques à chaque travée, peuvent être posés contre les façades. Les cloisons, elles aussi préfabriquées, sont disposées au gré de l’utilisateur.


Produit en très grand nombre, 3 millions de mètres carrés, ce bâtiment était entièrement fabriqué dans les usines Fillod de Florange selon les besoins précis de chaque utilisateur, et était livré sur le chantier en pièces détachées à assembler facilement grâce à une notice de montage détaillée.

Le bâtiment à parois inclinées, réalisé en diverses largeurs, possède de grandes possibilités d’adaptabilité. Tous les éléments le composant étant standardisés, ils peuvent être permutés en vue de modifier son habitabilité. De plus, les pièces qui le composent peuvent être montées et démontées plusieurs fois sans aucune détérioration, par simple emboîtement. Le nombre de travées peut être réduit ou augmenté à souhait, de même que différents bâtiments peuvent être reliés entre eux au moyen de couloir préfabriqué. Des adaptations mineures de la structure étaient proposées selon les climats : en régions tropicales, par exemple, la toiture est recouverte par des plaques formant parasol. Ces diverses qualités ont permis à ce bâtiment d’être construit en grand nombre tout en répondant à des modes d’occupation très diverses : logements, baraquements de l’armée, dortoirs, bureaux, réfectoires, dispensaires, chapelles, écoles, salles de gymnastique, etc.

Aménagées en vaste salle unique, de nombreuses chapelles ont été réalisées à partir de structures à parois inclinées. La légère inclinaison des pans de murs assure le contreventement du bâtiment et permet de dégager au maximum l’espace intérieur.


De même, cette structure a largement été utilisée pour les abris de la ligne Maginot. La forme générale arrondie du bâtiment, sans arrête saillante, diminuait les ombres portées et procurait une protection sensible contre les vues aériennes.
Largement destiné à l’exportation grâce à la légèreté des éléments qui le composaient et à sa facilité de transport, ce bâtiment fut aussi bien utilisé dans les régions polaires que sous des climats tropicaux.


Texte et photos : Conseil d'Architecture d'Urbanisme et d'Environnement de Moselle

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