LE FORT DE LANISCOURT :

 

         De 1874 à 1885, les fortifications de l’Est, du Nord et de la région parisienne sont reconstruites selon le système créé par Séré de Rivières pour protéger Paris. Au Nord, au cas où l’Allemagne attaquerait la France en traversant la Belgique, il est prévu de barrer l’axe d’invasion sur deux lignées successives : la première au débouché des Ardennes, la seconde au pied des falaises d’Île de France. Inscrite dans ce contexte Laon devient une place fortifiée avec l’aménagement de sa citadelle et l’adjonction de batteries autour de la ville ainsi que la construction de forts dans son environnement.
         Le réduit de Mons-en-Laonnois, appelé « Fort de Laniscourt » jusqu’en 2000, contrôle le passage entre Laon et les plateaux du Sud Ouest au moyen de deux batteries (Nord et Est) détachées à l’aplomb de la colline. Sa construction mobilisa 200 ouvriers qui utilisèrent les matériaux trouvés sur place (carrières). Entouré de fossés secs peu larges, le fort est flanqué de chambres de tirs au bas du mur d’escarpe dans les fossés, appelées caponnières. Au dessus sont placés l’infanterie et trois traverses de canon à courte portée pour assurer la défense rapprochée.
         Les soldats vivent en garnison en dessous, dans des bâtiments recouverts de terre et reliés aux emplacements de combats par des galeries. Mais l’expérimentation de nouveaux obus chargés de mélinite à partir de 1886 signe l’arrêt des travaux car les fortifications réalisées ne leur résistent pas et le coût des modifications à apporter (bétonnage des voûtes) est jugé trop élevé.
        Épargné par la première Guerre Mondiale, sa réhabilitation est en cours.

 

Source :
http://www.mons-en-laonnois.fr/

 

Anecdote :

         Le CIT 152 avait pour mission d’assurer la garde de jour et de nuit au Fort de Laniscourt (dépôt de munitions) situé à environ 5 kms du quartier Foch.
Un soir l’officier de permanence de la garnison de Laon est désigné pour se rendre au Fort afin de s’assurer du bon déroulement de la garde.
La sentinelle appelle le chef de poste (un brigadier-chef ancien) et sans s’assurer de l’identité du visiteur, ouvre le portail, fait entrer le capitaine et lui fait visiter le poste de garde. L’officier lui fait remarquer son manquement aux consignes concernant la visite d’un inconnu à l’intérieur du dépôt.
Tout en gardant son sang-froid le brigadier-chef arme son P.M, le dirige vers l’officier en lui disant : « Vous êtes entré comme dans un moulin, mais vous n’êtes pas prêt d’en sortir !!! »
Le capitaine intima l’ordre au chef de poste de téléphoner au bureau de garnison afin de recevoir verbalement l’identité exacte du visiteur et… de le libérer.

Christian THÉRY - Septembre 2010