Jean-Pierre LE DEVÉHAT
appelé
du contingent 60 1/A
3ème Compagnie Saharienne d'Infanterie à
Adrar
puis Groupe Saharien Mixte du Touat
à Adrar
Jean-Pierre nous a quiités
le 25 novembre 2016 à l’âge de 77 ans
C.I.T.O.M. |
3ème
C.S.I. |
C.S.P.T. |
G.S.M.T. |
6 janvier 1960 : Après résiliation volontaire de sursis, incorporé direct au Centre d’Instruction des Troupes d'Outre-Mer (C.I.T.O.M.) en Algérie
10 janvier 1960 : Classes au Camp du Lido (Fort de l’eau)
1er mai 1960 : Affecté à la 3ème Compagnie Saharienne d'Infanterie (3ème C.S.I.) à Adrar (Saoura)
2 juillet 1960 : Rejoint la compagnie transformée en commando de chasse à El Abiod Sidi Chirk (Djebel Amour).
Septembre 1960 : Atteint d’une jaunisse, est détaché à une « équipe-contact » (contrôle des caravanes).
7 janvier 1961 : Retour de convalescence et permission, désigné au gardiennage du bordj de la 3ème C.S.I. à Adrar.
1er octobre 1961 : Repéré par le commandant du secteur, muté à la Compagnie Saharienne Portée du Touat (C.S.P.T.) , détaché à l’action sociale afin de scolariser des enfants désœuvrés.
1er janvier 1962 : Mis à disposition de l’inspecteur primaire de Béchar pour ouvrir une école à Oujlane xx Tsabit (60 km au nord d’Adrar).
25 février 1962 : Volontaire pour terminer l’année scolaire : prolonge mon séjour de 2 mois, soit pendant ma permission libérable (mars et avril 1962).
Démobilisé sur place, déclare me retirer à Tsabit.
Rapatrié par avion de Reggane le 2 mai 1962.----------------------======0000O0000======--------------------
Courant février 1962, un samedi où j’étais descendu comme presque toutes les fins de semaine de mon poste d’enseignant militaire dans la palmeraie de Tsabit située au nord d’Adrar, soit 60 km de piste à Mobylette, je me trouvais en compagnie d’un camarade appelé, responsable de foyer du soldat, avec qui je faisais « popote » lors de mes venues.
Celui-ci me racontait les dernières nouvelles du secteur et m’apprit en particulier la découverte dans le courant de la semaine d’un vieux « coucou » perdu dans le Tanezrouft, par une patrouille de ma compagnie, la C.S.P.T. que nous continuions à appeler ainsi par habitude bien qu’elle fut devenue à l’époque, depuis le 1er octobre 1961, le Groupe Saharien Mixte du Touat, appellation trop récente qui n’avait pas encore supplanté celle de la précédente et dont nous arborions toujours l’insigne. Je ne découvrirai d’ailleurs l’existence du nouvel insigne que plusieurs années après dans un catalogue spécialisé.
Mon camarade me disait tenir ces détails d’un autre appelé qui faisait partie du peloton découvreur de l’avion et qui lui avait raconté par le menu la découverte. Le lendemain dimanche, je rendis visite à cet appelé qui me répéta son récit. Il était radio et me raconta les difficultés qu’il avait eues à transmettre les renseignements écrits en anglais relevés sur le carnet de notes de l’infortuné pilote, lui qui ne comprenait pas un mot de cette langue.
Puis il me montra un petit objet : il s’agissait de la montre de ce malheureux aviateur qu’il avait ramassée sur les lieux du crash ; le verre et les aiguilles avaient disparu rongés par le vent de sable ainsi que le bracelet.
Comme au sein de ma compagnie pour ma passion pour l’archéologie et l’histoire, je lui demandai ce qu’il comptait en faire et s’il acceptait de me la laisser mais après quelques hésitations, il me déclara qu’il la conservait en souvenir n’ayant rien ramené d’autre.
Après ma libération fin avril 1962 je n’ai plus jamais eu de nouvelles de ce camarade et suis incapable de me rappeler de son nom.
Qu’est-il devenu ainsi que son trophée ?
Peu de temps après cette entrevue, un bruit courut dans la compagnie : l’un des membres de la fameuse patrouille était parti après en permission et s’était vu confier par certains de ses camarades des pellicules à faire développer en métropole. Or ceux-ci avaient appris que ce personnage sans vergogne mais opportuniste avait trahi leur confiance en vendant, sans leur autorisation, ces clichés-scoop à Paris-Match pour illustrer les articles qui parurent ultérieurement dans les numéros 708, 709 et 710 de cette revue. Cet opportuniste aurait ainsi empoché une bonne petite commission sur le dos de ses camarades.
Qu’en fut-il en définitive : je ne l’ai jamais su.