Louis-Ambroise LE PRIEUR
1908 - 1997

Parmi ses nombreuses décorations
Déplacer le pointeur de la souris sur les décorations

 

Le commandant Louis Le Prieur nous a quittés le mercredi 28 janvier 1997 à Asnières, la veille de son 89e anniversaire. Sa belle carrière militaire fut marquée tout particulièrement par l’épopée saharienne à laquelle il a largement participé.

Louis Le Prieur est né le 29 janvier 1908, à Dragey dans la Manche.

Après ses études primaires et secondaires à Granville et à Rouen, il est élève-officier de réserve, puis il sert comme officier de réserve en situation d’activité. Il participe alors à l’occupation de la Rhénanie.

En 1935-1937, il est élève de l’École d’application de Saint-Maixent (promotion Verdun).

Il sert ensuite au 11ème Régiment de Tirailleurs algériens à Sétif; puis, en 1938, il est en Tunisie à Gabès, et sur la ligne Mareth dans le sud tunisien.

En 1939, il suit, à la faculté de Droit d’Alger, une formation d’Affaires Indigènes et Sahariennes, à la suite de laquelle il est affecté à la Compagnie Saharienne du Touat-Gourara à Adrar. C’est le début d’une carrière saharienne au cours de laquelle le lieutenant Louis Le Prieur va donner toute sa mesure. Il est appelé à remplacer le lieutenant de Montillet, commandant le 3ème peloton.

Mais, dès son arrivée, il est désigné pour prendre le commandement de l’ensemble des détachements du goum motorisé temporaire de Reggan, du 28ème Train, et des travailleurs civils, en remplacement du capitaine Levêque ; et il est dirigé sur la Balise 590, située à 590 km au sud de Reggan : il s’agissait d’aménager la piste impériale n° 2, c’est-à-dire la piste Gao – Colomb-Béchar de 6 mètres de largeur, destinée à transporter vers l’Algérie et la France, des renforts de troupes noires appartenant à l’Armée Coloniale.

C’est au cours de cette mission que le lieutenant Le Prieur, après avoir trouvé de l’eau dans une dizaine d’oglats anciens, c’est-à-dire de puits donnant chacun environ 1 600 litres d’eau par jour, eut l’idée de bâtir un ensemble, permettant d’installer ses services des travaux de piste, et de servir d’abri pour les voyageurs de passage. Cette construction avait encore l’intérêt de permettre de repérer la présence des puits.

Le 31 mai 1941, la « Dépêche Algérienne » publiait une série de reportages sur la piste impériale n° 2, signés de Roger Frison-Roche, qui écrivait notamment :
« Dans la nuit, s’élève un bordj inconnu… Un jeune méhariste a retrouvé les anciens oglats d’une piste abandonnée et, par décision du général Weygand, gouverneur général de l’Algérie, le nouveau puits portera son nom : « Bordj Le Prieur ».

Fin mai 1940, le travail de cette piste terminé, le lieutenant Le Prieur rejoint Adrar, et prend enfin le commandement du 3ème peloton méhariste de la Compagnie du Touat. II fera de 1940 à 1942, la traversée du Tanezrouft à trois reprises ; d’abord du nord au sud, de Iouallen dans l’Adrar n’Ahnet à Timiaouine par ln-Zize et Timissao, puis d’est en ouest, enfin du sud au nord.

Libye 1943 : chef de poste à Serdèles.
À l'entrée de l'avenue conduisant au fort en venant de Rhat.
Photo archives Ct Le Prieur.

En 1942, Louis Le Prieur participe à la campagne de Libye, à la prise de Ghat ; en 1943, à la prise de Serdélès, et à la jonction avec la colonne Leclerc.

En 1944, il est aide de camp du général Giraud ; en 1946, il est, toujours au Sahara, chef de l’annexe de Timimoun ; en 1949-1950, il est à El Oued où il se marie.

De 1954 à 1956, Louis Le Prieur participe à la guerre d’Indochine.

De 1956 à 1958, le commandant Le Prieur commande le 21ème bataillon de Chasseurs à pied à Granville.

Mais, en 1958 et jusqu’en 1961, il retrouve le Sahara durant la guerre d’Algérie, à Abadla près de Colomb-Béchar, puis à Laghouat, et à Ouargla.

En 1962, le commandant Le Prieur est affecté en Allemagne à Donaueschingen.

Il quitte l’Armée en 1966, mais, revenu à la vie civile, le commandant Le Prieur va se livrer à une véritable passion : il se consacre à l’histoire ; il sera professeur d’histoire aux lycées de Saint-Germain-en-Laye et de Versailles de 1966 à 1972. Et surtout, il consacre des recherches historiques aux colonels barons d’empire, et au Sahara pour lequel il aura eu, toute sa vie, un véritable culte. Ne manifesta-t-il pas sa passion en de biens jolis poèmes.

Membre de la « Rahla – Amicale des Sahariens », il en sera le très actif et très efficace secrétaire général durant 12 ans, de 1982 à 1994. Il écrira durant toute cette période de très nombreux articles particulièrement documentés, notamment pour notre revue « Le Saharien ».

Le commandant Le Prieur était titulaire de nombreuses décorations : il était notamment chevalier de la Légion d’Honneur, officier de l’Ordre national du Mérite ; il était titulaire de la croix de la Valeur militaire ; il était aussi chevalier du Mérite saharien.

Telle fut la belle carrière trop brièvement résumée du commandant Louis Le Prieur, dont la personnalité attachante, l’érudition et la grande courtoisie ont séduit tous ceux qui ont eu la chance de le connaître.

La « Rahla – Amicale des Sahariens » à laquelle le commandant Le Prieur était si attaché, et à laquelle il a tant donné conservera pieusement son souvenir.

Médecin Général Inspecteur Paul DOURY
Président de « La Rahla – Amicale des Sahariens »

Sources :
Le Saharien n° 140 - 1er trimestre 1997

de l’Amicale des Sahariens « LA RAHLA »



Le Bordj Louis Le Prieur

Le lieutenant
Le Prieur (X)
et son équipe
Le lieutenant Le Prieur sous la tente


Tous nos remerciements :
à Madame Charlotte Le Prieur – veuve du Commandant Louis Le Prieur – qui nous a aimablement autorisé à publier ces photos extraites de son album.
à Jean-François Barba – ex secrétaire général de La Rahla – qui nous a fait parvenir ces documents.

 

  Ne manquez pas la page Bordj Le Prieur

 

 

Merci à « La Rahla - Amicale des Sahariens »
de nous autoriser à diffuser les articles parus dans la revue « Le Saharien ».

Le site de La Rahla : https://www.les-sahariens.com/