Jean-Marie MELON
appelé
du contingent 65 2/B
2ème Compagnie -
2ème Peloton - Chauffeur GBO
C.I.T Laon du 2 septembre 1965 au 29 décembre 1965
3ème GT du 31 décembre 1965 au 17 novembre 1966
Les photos et légendes sont de Jean-Marie MELON
Début août 1965 j’ai reçu ma feuille d’affectation pour le service militaire : Laon C.I.T. 152. Je suis en vacances, dans ma famille, à Pouilly sur Serre à 15 km de Laon. Deux jours après je vois un ami de la famille qui me dit qu’au C.I.T 152 on ne fait que des classes, que je serai affecté dans un autre régiment, basé certainement au Sahara et qu’il peut intervenir, de suite, auprès du colonel du C.I.T 152 si mon affectation ne me plait pas, voire même me faire revenir sur Lille. Il me suffit de le prévenir dés que je connais mon affectation.
Incorporés le 2 septembre 1965 nous avons eu notre affectation le jour même. Certains pour In-Amguel, d’autres pour Béchar ou Mers el-Kébir. Pour moi ce sera Reggan au 3ème G.T. Je serai tringlot au Sahara et heureux puisque mes souhaits, à Cambrai lors des 3 jours, étaient les paras et l’outre-mer. Je ne préviens pas mon ami car c’est pour moi l’occasion de découvrir un pays où le tourisme n’est pas développé.
Après réception du paquetage, diverses visites médicales et autres, les classes vont pourvoir commencer avec un adjudant, dont j’ai oublié le nom, qui nous met plus bas que terre les premiers jours et qui sera plus sympathique le restant des classes. Les classes comprennent la séance de décrassage, le maniement d’armes, l'apprentissage à défiler, le parcours du combattant et diverses réjouissances. Passage du permis avec de vieux camions Simca, branlant de partout. Les trois semaines avec les vaccins TABDT et on me refait celui de la polio car j’avais perdu mon livret de vaccination (j’avais fait un rappel en début d’année 1965…) pas de preuve… pas cru. Obtention des permis VL et PL le 23 Octobre 1965.
Vient le fameux 11 Novembre 1965. Deux prises d’armes, pour notre classe, l’une le matin à Laon ville basse sur la place face au commissariat... R.A.S., l’autre l’après-midi. Proche de Montcornet, dans les champs en pleine campagne sans même voir une maison ou un clocher pour le dépôt d’une gerbe de fleurs devant une stèle à la mémoire des soldats français morts pour la France au cours de la bataille de Montcornet en 1940 et les bataillons français commandés par le colonel Charles De Gaulle, notre président de l’époque. Une quarantaine de jeunes tringlots et une quinzaine de civils, sortis de je ne sais où, le maire et le conseil municipal, je suppose, dans un froid de canard. Une jeune femme enceinte s’appuie sur un jeune appelé car elle a eu un malaise pendant le temps de la présentation des armes. Après la cérémonie nous sommes repartis pour Laon – sans même avoir droit à un café ou une autre boisson chaude – dans les Simca débâchés. Il n’y a plus qu’à se serrer l’un contre l’autre pour ne pas avoir trop froid dans la nuit tombante, le vent, le brouillard et le gel.
Décembre 2010 : Après quelques recherches, j’ai retrouvé le monument sur la commune de La Ville-aux-Bois-lès-Dizzy. Je joins deux photos : une du monument Jean Bescond et l’autre la situation par rapport au village où, si mes souvenirs sont bons, nous sommes allés pour le 25ème anniversaire de la bataille et l’inauguration de la plaque grise au bas du monument avec une citation des mémoires du Général de Gaulle : « Si je vis, je me battrai où il faudra, tant qu’il faudra, jusqu’à ce que l’ennemi soit défait et lavée la tache nationale. Ce que j’ai pu faire par la suite, c’est ce jour-là que je l’ai résolu ». Si vous allez sur Google, en agrandissant la photo, vous distinguez les buissons autour du monument.Avec quelques bonnes soirées bien arrosées à Semilly, au Relais Fleuri (qui est devenu aujourd’hui une clinique vétérinaire) et le quartier Foch (repris par le Conseil Général de l’Aisne), les huit jours de permissions avant le départ pour le Sahara sont arrivés vite.
Le soir du 24 décembre 1965 toute la classe est consignée à la caserne car la grande mutation est dans 5 jours. Nous organisons un avant réveillon dans notre chambre et nous le terminons au réfectoire.
Le jour du départ est arrivé le 29 décembre 1965. Nous prenons les camions pour la gare de Laon, puis le train pour Paris gare du Nord. Transbordement en camions encore (aussi vieux que ceux de Laon) pour la gare de Paris Lyon et train de nuit pour Marseille (c’est la première fois que je descends à Marseille, comme la plupart des tringlots qui m’accompagnent). Arrivée le lendemain matin après une nuit de beuverie, notre wagon étant à coté de celui du personnel des Wagons Lits avec le bar ambulant. Nous avons fait le vide des boissons, heureusement le ravitaillement a été effectué à Lyon.
La journée du 30 décembre 1965 au camp Sainte-Marthe ne me laisse pas un grand souvenir… peut-être la fatigue de la nuit.
Le lendemain matin, alors qu’il fait encore nuit, nous partons pour la base militaire d’Istres, toujours dans des camions débâchés et nous embarquons à bord d’un DC 6 de la base de Villacoublay aux couleurs de la république française. Un futur saharien tente de faire du charme à une hôtesse qui le remet à sa place en lui faisant remarquer qu’elle a le grade de lieutenant. Arrivée à Reggan vers 13 h (heure de Paris), la différence de température est surprenante car le matin à Istres il y avait une petite gelée. Les « Gazelle » sont sur place et nous embarquent immédiatement pour le 3ème G.T. Nous reculons d’une heure notre montre sur le conseil d’un sous-officier et partons au réfectoire pour le premier repas.
LAON du 2 septembre 1965 au 29 décembre 1965
Sur le Sherman : en bas à droite JACQUES de la 65 2/B (nous étions dans la même chambre à Reggan) LACHERY au milieu debout |
Je suis au milieu, MICHLER assis en haut à droite |
Le réveillon du 24 décembre 1965
de
gauche à droite : 1. Gilbert BRIAUD ? – 2. ? 3. MISCHLER – 4. Guy SERGENT ? |
de
gauche à droite : 1. MISCHLER – 2. LACHERY – 3. ? – 4. ? 5. Jean-Claude QUINTIN – 6. ? – 7. Maurice JAMES 8. Gilbert BRIAUD ? – 9. Pierre LEBEHOT |
de
gauche à droite : 1. MISCHLER – 2. ? – 3. GIMER – 4. LACHERY – 5. ? 6. ? – 7. Jean-Marie MELON – 8. ? 9. Maurice JAMES – 10. Gilbert BRIAUD ? |
Décembre
1965 Berliet GBC 8 KT de passage |
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REGGAN
: LA VIE AU 3ÈME GT
L’après-midi affectation des compagnies, pelotons et chambres. Le soir réveillon dans nos chambres avec le repas, occasion de faire connaissance avec les anciens et les « quilleurs »… quelques bouteilles de bière sont tombées.
Je suis affecté à la 2ème Compagnie au 2ème Peloton. L’aménagement intérieur du bordj, avec la cascade en pierre et le petit ruisseau, est assez joli. Deux jours après, coupe de cheveux réglementaire, la boule à zéro pour tous les bleus. Les classes sahariennes commencent avec un MdL pas très sévère, puis l’école de conduite sur GBO et une formation mécanique très sommaire.
Nouvel entretien : on me propose de faire le CA1, ce que je refuse de suite (3 semaines de plus à crapahuter, cela ne m’intéresse pas). Cela m’a valu de rester 2ème classe et fier de l’être, d’avoir un camion avec ridelles en bois, un des plus vieux du peloton qui ne partait jamais en mission, j’ai toujours eu un autre camion pour les missions.
En janvier 1966 visite du général. Tous les gradés sont sur leur 31. Moi, le matin, j’ai la bonne idée de me lever avec une forte fièvre, visite chez le médecin qui me renvoie me coucher dans la chambre. Le général visite les bordjs et la seule chambre de la 2ème compagnie à ouvrir au hasard est la mienne. Surprise de l’ensemble des gradés de voir dormir un militaire dont le lit est face à la porte. J’ai fait semblant de dormir profondément pour ne pas avoir à répondre à qui que ce soit… et le lendemain j’ai eu droit à un sermon.
La vie se poursuit entre les classes, l’école de conduite sur la route d’Hamoudia et la piste d’Aoulef ou d’Adrar, la séance de tir le mardi matin, le cinéma le soir (dans le garage du corps derrière le bordj Estienne, pour les mois de janvier et février, puis en plein air sur le mur de notre bordj), la piscine à Reggan-Plateau et souvent le passage au foyer de la Légion Étrangère où la boutique était plus fournie que la nôtre, les tours de gardes, les corvées, la sieste, les moments de détente au foyer. À la fin de l’école de conduite nous partons faire un bivouac, à une centaine de km de Reggan sur la piste d’Aoulef, pour un exercice en grandeur nature. Nous avons notre première expérience avec les fameuses rations. Retour le lendemain pour midi au 3éme G.T.
Le maniement d’armes du vendredi après-midi et le défilé du samedi matin restent dans ma mémoire, surtout avec le tourne-disque et ses hauts parleurs de médiocres qualités, mais le plus étonnant ce fut quand le lieutenant-colonel SICHLER a voulu nous faire chanter pour ce fameux défilé. Le lieutenant MERLE avait choisi une marche parachutiste qui au bout de deux ou trois défilés n’a pas plu, à je ne sais qui, et il a fallu en créer une nouvelle. Après une longue réflexion et divers essais nous avons trouvé un thème. Ce fut sur l’air « les marionnettes » du chanteur Christophe « nous on conduit des GBO etc. etc. » et avons défilé sur cette chanson… quelle marche militaire!!! Le polycopié de cette chanson, je l’ai conservé dans mon bureau avec des adresses des quelques sahariens de ma classe et de la chambre mais mis à la poubelle au bout d’une quinzaine d’années ne pensant ne plus jamais entendre parler de cette période. Dommage pour le chef d’œuvre mais peut-être quelqu’un l’a-t-il encore ? Si mes souvenirs sont bons l’un des créateurs de cette chanson était DELPORTE (65 1/C).
Avec le lieutenant MERLE je ne me souviens pas d’un chef qui nous enquiquinait pour un rien. Une fois que les missions et le défilé du samedi se passaient bien on était tranquille et je pouvais toujours buller dans mon petit coin.
Un soir panne d’électricité et par conséquent plus d’humidos dans les chambres, une très forte chaleur et humidité. Pour pouvoir essayer de dormir tout le monde sort les matelas entre le petit ruisseau, la fontaine en pierre et les allées devant les chambres. Nuit blanche pour presque tout le monde avec les mouches, moustiques et autres bestioles, la fontaine d’eau rafraîchie a été utilisée toute la nuit (je sais que Michel RÊTEUX a fait une photo).
Les bruits de couloir vont très vite : le 2ème peloton de la 2ème compagnie devait faire une mission sur Djanet. La mission n’a jamais eu lieu, forcément, il n’y avait plus de troupes françaises à Djanet depuis longtemps.
En mai ou juin nous avons été pressentis pour aller à B2 Namous mais la Légion Étrangère de Reggan-Plateau a été désignée à notre place. Dommage car beaucoup d’entre nous pensaient faire leur première mission.
Des sorties en convois toujours sur les mêmes circuits autour de la base et quelques bivouacs pour former les nouveaux. Et quelques sorties pour essais de réparations, imaginés par nous-mêmes, pour pouvoir rouler un peu et nous occuper à passer le temps, et faire aussi le resserrage des écrous sur les GBO assez chahutés sur la piste.
Plus de six mois sont passés, nous sommes le 14 juillet 1966. Pas de prise d’armes pour moi et quelques autres du peloton : nous partons en mission l’après-midi pour Béchar. Cela tombe bien car j’ai 20 ans aujourd’hui – je suis né le 14 juillet 1946 – et je peux assister à la prise d’armes le matin et prendre deux ou trois photos discrètement.
Quand à la cantine, au repas du midi, nous faisions la queue, sous le couloir en toile, sous les fortes chaleurs, surtout l’été, pour être servis, à peine assis nous buvions plus un litre d’eau avec du sirop de fruits. Souvent le plateau-repas allait à la poubelle car l’estomac était déjà plein avec le liquide. Je ne mange pas beaucoup, depuis mon arrivée j’ai perdu prés de 10 kg : 79 kg à Laon et 70 kg pour 1 mètre 90 en juillet à Béchar. Aujourd’hui 41 ans après… 97 kg. La nourriture n’est pas mauvaise et est copieuse. Le soir le repas est un peu plus léger. N’aurait-t-il pas fallu les inverser ? Rien à dire, par contre, sur les oranges, les tomates et fruits divers servis par les cuisines.
Le petit déjeuner se prend toujours dans notre chambre. À tour de rôle c’est la corvée pour aller le chercher à la cuisine. Dans notre chambre les « quilleurs » en sont dispensés.
Pour les tours de gardes – surtout avec les renforts de nuit et les week-ends – je prenais le plus souvent possible le jardin du bordj Estienne et profitais ainsi des fauteuils autour de la piscine et d’un peu d’ombre l’été.
Vers le 15 août 1966 nous fêtons le traditionnel « Père Cent » dans une salle proche du foyer et nous prenons tous du galon : « quilleurs ». Le lendemain matin quelques sahariens doivent avoir mal aux cheveux. La vitamine K (surnom de la Kronenbourg) et quelques bouteilles d’alcool ont coulé à flot et un bon chœur de chansons grivoises s’en est donné à tue- tète.
Et pour moi la vie à Reggan est presque terminée car à partir du début septembre 1966, avec la mission sur In-Amguel et le détachement à Béchar, je ne reste au 3ème G.T pas plus de trois semaines.
REGGAN
du 31 décembre 1965 au 17 novembre 1966
La vie
au 3ème
GT
Le village de Reggan |
Intérieur
du bordj de la 2ème compagnie
|
Bordj de la 1ère compagnie et le garage à gauche |
Bordj sous-off, le mât des couleurs et la stèle |
Coucher de soleil sur le 3ème GT |
12
Janvier 1966 la coupe réglementaire de Jean-Marie Melon |
En
tenue de parade ou de garde |
Germain VIEILLE (65 1/C) |
Germain VIEILLE et son camion dépannage |
RAVAUX et Jean-Marie MELON (65 2/B) |
Les
GBO de la 2ème compagnie, 2ème
peloton et les GLR du 3ème peloton |
Le 112 au parc de la 2ème compagnie (le mien) |
Janvier 1966 : école de conduite GBO |
Première grande sortie école de conduite halte piste d’Adrar |
Jean-Marie MELON avec le 112 halte piste d’Adrar |
Halte casse-croûte école de conduite piste d’Adrar |
Le GBO 112 halte école de conduite |
Chambre 2ème compagnie 2ème
peloton : avec le balai Germain VIEILLE ( 65 1/C), sur les épaules HECQUET, les autres sont de la même classe (je recherche les noms SVP) |
Pot au 2ème peloton de la 2ème
compagnie dans la première chambre à droite dans le Bordj : DELPORTE (65 1/C) à la guitare, au fond à gauche Germain VIEILLE (65 1/C) à côté |
Pot au 2ème peloton de la 2ème
compagnie |
Le
vieux ksar |
Le cimetière au pied du vieux ksar |
Le
village |
Juillet 1966 : GBO accidenté
de la 1ère compagnie |
Prise d'Armes du 14 juillet 1966 |
22 juillet 1966 Noratlas pour le rapatriement de la classe 65 1/C |
22
juillet 1966 |
Filtre à air du GBO |
Arrivée sur Reggan-Plateau |
Les abords de Reggan-Plateau |
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1ÈRE MISSION : BÉCHAR
Le 14 juillet 1965 après-midi, enfin, le départ de Reggan pour notre première mission, direction Béchar. 4 GBO, dont un treuil qui va servir à Kerzaz, plus une « Gazelle » avec le chef de rame, le radio, le mécanicien et le ravitaillement. J’avais dans le chargement de mon GBO une caisse de munitions. J’ai fait l’aller-retour avec un gendarme de la prévôté de la caserne située à coté du bordj Estienne car dés que nous transportions des munitions nous devions être accompagnés par la prévôté. Le premier passage du col 15 – une terreur pour les anciens – nous laisse un peu sur notre faim après notre passage. Retour, huit jours après, avec une tempête de sable, nous oblige à faire une halte imprévue entre Kerzaz et Adrar, la veille du retour ce qui nous fait perdre une journée. Le jour du retour, halte sur le dernier plateau pour le regroupement. On voit le casernement et la ville de Reggan au loin, mais plus d’eau dans nos réservoirs sur les camions et tout le monde commence à avoir soif. Dans l’automitrailleuse de la Légion Étrangère, qui avait fait l’aller et retour pour réparation à Béchar, il y avait un jerrican avec un fond d’eau et des plaques de rouille, j’ai mis 5 ou 6 pilules pour désinfecter l’eau, nous l’avons bue et rentrons à la base dans la matinée.
La vie reprend sont train-train : apprendre la conduite sur GBO à des nouveaux et faire de bonnes siestes après le repas du midi. Au thermomètre de la chambre de la CCS, prés de l’écran de cinéma, sous l’avant-toit en roseau j’ai pu relever 52 degrés, sûrement le record de l’année. Toujours le rituel casse-croûte au foyer dans la matinée et se planquer l’après-midi dans l’atelier ou autour des camions à discuter avec l’un et l’autre.
1ère mission à Béchar en juillet
1966
Sur
la route de Béchar |
Station de Kerzaz |
GBO
ensablé avec une automitrailleuse (de type M8) de la Légion
Étrangère |
Camp
de transit : CARREAU (Jacqueline) et DUVETTE |
1 m 90... et 70 kg |
DUVETTE au camp de transit |
La
voie ferrée pour Abadela |
Les
abords de la ville |
Camp
de transit le DTS |
Camp
de la Légion Étrangère |
Halte retour mission |
Problème pour la Gazelle retour mission |
Café au Rallye proche du carrefour de la route pour Beni-Abbès |
La
route et les dunes entre Guerzin et Abadela vue par le pare-brise |
Oued Saoura à sec, traverse la route proche de Guerzin |
Proche
de Guerzin passage de l’oued Saoura : deux sahariens un sur le marchepieds un sur le filtre à air |
Palmeraie de Kerzaz Lit de la Saoura |
Palmeraie de Kerzaz |
Palmeraie de Kerzaz Oued Saoura à sec |
Halte du midi avec les bonnes rations ! Édouard NOWINSKI distribue le pain |
Palmeraie
de Kerzaz La corvée de frites Jean-Marie MELON à droite |
Palmeraie de Kerzaz Jean-Marie MELON |
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2ÈME
MISSION : IN AMGUEL
Début septembre 1966, la première mission pour le démantèlement de la base In Amguel/In Eker est confiée à la 2ème compagnie. Départ avec quatre GLR du 3ème peloton plus une Gazelle de liaison avec le chef de rame. Les camions sont aménagés, avec des matelas, pour pouvoir s’asseoir à environ une quinzaine de sahariens et… bâchés (en métropole ils ne le sont pas… ici ils le sont… que de sable à l’intérieur quand les camions roulent sur la piste. Le chef de rame est le lieutenant RIVET. Halte au camp de la Légion Étrangère à In Salah et le lendemain au poste d’Adrar avec une soirée bien arrosée pour certains. Je sais de quoi je parle j’en faisais partie, j’ai même rattrapé un camarade qui, après un besoin pressant dans la nuit, partait à pieds dans la direction opposée à notre campement.
Arrivée à In Amguel. Le lendemain nous devions rester sur place 5 à 6 jours pour préparer le convoi. Nous revoyons des camarades du C.I.T. 152, une vingtaine de 2 CV (les chauffeurs de ces voitures ont fait Paris – Dakar avec quelques mois d’avance) et autant de GBO dont beaucoup, chargés de 3 jeeps, qu’il faut préparer avec des poutres en métal soudées et fixées sur le plateau pour pouvoir caler ces jeeps.
Sur le retour d’In Amguel des GBO et des 2 CV tombent souvent en panne. La mission est de les ramener à Béchar au Matériel et l’ordre du lieutenant RIVET est que la tète du convoi ne s’arrête pas. Si quelqu’un tombe en panne il doit attendre le camion de dépannage en fin de rame.
Entre Arak et In Salah, dans les grandes plaines plates à perte de vue, je vois une Gazelle arrêtée en contresens. L’appelé fait signe de s’arrêter car il avait laissé passer beaucoup de véhicules et j’étais le dernier d’une rame déjà bien morcelée par rapport à la tète. Je m’arrête et vois un appelé, qui fait une drôle de tête, et deux commandants assez en colère de se retrouver en panne en plein désert. Il m’explique ce qui se passe et je diagnostique qu’il a une durit d’eau trouée. Il n’a rien pour réparer et moi non plus, j’attends avec eux le camion de dépannage et les ravitaille en eau.
Quand la Gazelle avec le mécanicien et le chef de rame arrivent ils vont dépanner le pauvre malheureux que je plains à son retour à son casernement.
Le lieutenant RIVET me dit qu’il faut aller porter la nourriture à la tète du convoi qui se trouve à environ 60 km car il est déjà plus de midi. Nous partons de suite avec le jeune chauffeur que j’avais formé à la conduite des GBO et le laisse au volant. Après avoir roulé plus de 30 km je le vois blanchir et mal à laisse il a beaucoup de mal à repérer la piste. Je ne m’affole pas trop car moi-même ne savais pas trop où on était et seuls sur la piste une idée lumineuse me vient à la tête. Je lui dis « suis les canettes de vitamine K (Kronenbourg), celles qui ne sont pas passées par le soleil ».
La remontée sur Reggan et Béchar fut faite avec autant de pannes. J’ai même perdu, en roulant dans les gorges d’Arak, le capot supérieur du GBO. Avec le jeune conducteur nous ne nous sommes pas arrêtés pour le ramasser car le GBO n’était plus de première jeunesse (voir les photos du passage de l’oued Saoura à Abadela).
À l’aller sur Béchar nous remarquons à Abadela que le pont est partiellement détruit et passons dans l’oued Saoura presque à sec. Sans le savoir l’état du pont va être déclencheur de notre future mission.
Le retour sur Reggan va se faire dans les caisses des GLR, la mission a duré environ deux semaines.
2ème mission
à In-Amguel en septembre 1966
Les gorges d’Arak |
Poste de la Légion Étrangère à Arak
|
Un peu d’eau sur la piste d’Arak et In Amguel |
1er
convoi pour déménager la base d’In Amguel |
Pas très confortable la caisse du GLR pour In Amguel |
GBO avec 3 jeeps |
Les gorges d’Arak |
Passage de l’oued Saoura à Abadela
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DÉTACHÉ À BÉCHAR
Vers le 25 septembre 1966 le 2ème peloton de la 2ème compagnie est désigné pour été détaché à Béchar. Nous serons logés au C.I.E.E.S où les logements sont en dur et non en tôles comme au D.T.S de Béchar. Une grande chambre de 40 lits environ pour les dix à douze hommes du détachement.
Après le départ de Reggan, un peu après Adrar, un GBO tombe en panne. Pauvre chauffeur, il sera remorqué car pas question de faire demi-tour pour aller chercher un autre GBO ou d’annuler la mission. Nous devons faire une halte avant Kerzaz à l’ancien aérodrome mais le chauffeur du premier GBO ne l’a pas vu malgré mes appels de phares. J’étais le deuxième camion et connaissais cet endroit pour y avoir bivouaqué lors de la mission précédente. Il s’arrête sur la place du village, le chef de rame décide alors d’y faire le bivouac car il fait nuit et ne sait pas si l’on peut passer l’oued Saoura à la sortie de Kerzaz.
Le matin au petit jour la Gazelle part en reconnaissance au passage de l’oued qui traverse la route. Verdict : impossible de passer, nous allons donc prendre une piste à l’ouest de la route qui va de Kerzaz aux environs d'El Ouata.
Le début de la piste est très agréable avec le passage dans les monts autour de Kerzaz. Le camion est toujours en remorque, le nuage de poussière est important, nous ne sommes plus sur la route.
De la route au nord d’El Ouata, un peu plus loin, nous prenons la direction d’Igli avec de la piste de nouveau (moins rigolo pour le camion en remorque). Arrivés face à la Saoura, avant le village d’Igli, nous sommes bloqués, il y a trop d’eau pour passer, arrêt obligatoire et installation du bivouac. Le chef de rame et le mécanicien regardent de plus près le GBO en panne et diagnostiquent une fuite du joint de culasse.
Le chef de rame a une idée lumineuse. Puisque nous sommes bloqués, on va réparer le GBO sur place. Après des liaisons radio avec l’état-major et notre base, je suppose, il sera livré, le lendemain matin, le joint de culasse par hélicoptère. Le mécanicien se met au travail aidé d’un ou deux sahariens.
Le lendemain matin le cache culbuteur et la culasse sont démontés, il ne manque plus que le joint. La Gazelle part à la rencontre de l’hélicoptère et revient quelques temps plus tard avec un paquet.
Surprise : il y a beaucoup de joints… mais pas le fameux joint de culasse. Il n’y a plus qu’à remonter le moteur à cause du sable. Le lendemain matin nous pouvons baliser le passage dans l’oued et repartir pour Béchar via Tarhit.
Nous retrouvons la route entre Abadela et Béchar après le passage de Tarhit… enfin moins de sable pour le camion remorqué.
Dans l’après-midi nous pouvons prendre possession de notre chambre au C.I.E.E.S et le laissez-passer pour pouvoir circuler dans tous les quartiers du C.I.E.E.S. Nous conduisons le camion en panne au garage du Matériel qui va… remplacer le moteur… les grands déménagements approchent.
Le but de la mission est de faire des rotations entre Hammaguir et Béchar car le pont d’Abadela est totalement détruit suite à une crue. L’oued Saoura est actuellement en très grosse crue et avec nos GBO nous pouvons passer dans l’oued Saoura, soi-disant qu’à Béchar ils n’ont pas de si gros camions et de chauffeurs formés. Le chauffeur récupère son GBO quelques jours plus tard, les rotations avec Hammaguir vont pouvoir commencer, environ un voyage par semaine et passage par la piste d’Igli.
La nourriture est égale à celle de Reggan sauf qu’il y a du vin à volonté dans un grand conteneur, avec un robinet, au fond du réfectoire.
À la dernière rotation, fin octobre, au réfectoire d’Hammaguir, je rencontre un camarade d’Orchies. Quelle surprise pour l’un et l’autre de nous retrouver au Sahara.
Dans la conversation il me signale qu’un tir de fusée étant prévu cette nuit la sirène allait retentir et que nous devrons nous lever et sortir des chambres.
Dés que la sirène hurle tous les hommes d’Hammaguir et nous sommes debout et regardons dans la direction indiquée. Quelques minutes après, le spectacle commence, l’horizon devient couleur feu et une énorme boule de feu s’élève puis le bruit monte dans le ciel sans nuages. Spectacle gigantesque qui me laisse un grand souvenir alors que les fusées de cette époque sont petites par rapport aux géantes Ariane 4.
Le lendemain du spectacle de la fusée nous rentrons à Béchar assez tard, il fait nuit. Au réfectoire il ne reste qu’un seul cuisinier, prévenu de notre retard, pour nous donner le repas du soir. Il nous dit de mettre la vaisselle sale, quand nous aurons fini de manger, prés du lave-vaisselle. Sentant le retour prochain pour Reggan, avec le conteneur de vin derrière nous et seuls dans le réfectoire… le vin coule à flot. Nous allons nous coucher avec un mal à la tête certain. Au matin nous sommes réveillés par un ancien du C.I.T 152 qui nous demande si la fête d’hier soir s’est bien passée… comment pouvait-t-il être au courant ? Il nous informe que la cuisine a pris feu, que les pompiers sont intervenus et nous on chantait comme des fous. Ce que je ne comprends pas c’est que personne ne soit venu nous faire taire. Ne le croyant pas je fais la corvée du café pour le petit déjeuner, pris dans la chambre comme à Reggan, et je vois tous les murs de la cuisine noirs de fumée et sens une forte odeur de brûlé.
La vie à Béchar est agréable : pas de tours de gardes, pas de corvées – sauf celle de nettoyer la chambre – ni de défilé le samedi matin depuis le départ de la mission sur In Amguel début septembre, le cinéma en plein air le soir et et les promenades en ville du week-end. Quelques visites dans le quartier chaud de la ville – les sahariens savent ce que je veux dire – et une bonne entente avec les hommes de la Légion Étrangère.
Le 1er novembre 1966, tous les hommes sont consignés dans les casernes en raison de la fête nationale algérienne.
Nous repartons pour Reggan le 5 novembre 1966, si mes souvenirs sont bons. À Abadela le pont est complètement détruit et en passant dans l’oued je fais remarquer à l’autre chauffeur : « s’il se met à bien pleuvoir dans l’Atlas, il n’y aura plus qu’a revenir refaire des rotations vue la saison ».
Bingo ! J’ai gagné, il faut remonter des GBO le 9 novembre 1966. Nous sommes trois libérables à faire partie de cette dernière mission et serons rapatriés sur Reggan avec un convoi de la 1ère compagnie car ils viennent de terminer une rotation sur In Amguel. Discussions avec les autres sahariens, dans la caisse du GLR, qui se demandent pourquoi trois libérables sont sur le retour aussi tardivement et en plus il y a quelques libérables de la 1ère compagnie dont Daniel JAMARD chauffeur d’un GLR pour cette mission. À Igli le passage de l’oued en crue est juste. Il faut baliser le passage pour que les GLR puissent traverser. Tous les libérables ont peur d’être bloqués par la crue et nous demandons si on ne va pas rater l’avion car nous ne connaissons pas la date du décollage. Nous l’apprendrons à notre arrivée à Reggan la date exacte de notre retour en métropole (le retour fut juste pour la libération).
Détaché à Béchar
en octobre / novembre 1966
La
Saoura en crue à Igli |
La
base du C.I.E.E.S |
L'oued
Béchar |
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LA
LIBÉRATION
Nous rentrons à la base le 15 novembre 1966 dans l’après-midi. Visite médicale de suite, le médecin-chef n’entend pas nous laisser prendre l’avion prévu le 17 novembre 1966 sans le rappel TABDT, malgré la sujétion de tamponner le livet de vaccination sans faire le rappel. Le 16 novembre 1966 au matin rappel du fameux vaccin. Ouf je peux prendre l’avion le 17 novembre 1966 dans l’après midi. Je suis très heureux et les 10 mois et demi sont passés assez vite compte tenu de l’absence de mission pendant plus de 6 mois et que les murs de Reggan-Ville ou Reggan-Plateau à voir.
Dans l’après-midi vers 14 heures la Gazelle est rangée devant la compagnie, le départ pour l’aéroport de Reggan Plateau est prévu dans quelques minutes. Tout le monde monte dans la caisse, la Gazelle roule et passe devant le poste de police de l’entrée principale. Un salut au saharien qui monte la garde, une certaine émotion dans la caisse, pas beaucoup de cris de joie et d’applaudissements. Nous allons quitter les grands espaces traversés pendant les missions diverses, la vie en communauté entre nous et un peu en autarcie puisque nous avions peu de communications avec le monde extérieur et les populations locales. Un dernier verre à la buvette de l’aéroport.
Puis le départ en DC 6 de la compagnie civile UTA, notre classe a eu la chance d’avoir un aller et retour à bord d’un avion assez confortable (voir le récit de certains sahariens). Arrivée au Bourget avec un vol direct vers 22 heures (heure locale) après quelques gros trous d’air à l’approche de la côte… pas très rassurant pour un deuxième voyage en avion quand l’on voit les hôtesses et stewards s’asseoir et mettre leurs ceintures de sécurité comme nous tous. Récupération des paquetages et valises personnelles, avec trois autres sahariens – dont j’ai oublié le nom – sauf peut-être DANGREMONT de Lille. Nous ne prenons pas les camions militaires qui assurent le transit dans les différentes gares, nous prenons un taxi.
À la gare du Nord nos paquetages et valises sont déposés à la consigne et nous partons au restaurant puis dans les cafés et bars des environs pour le restant de la nuit. Une certaine émotion et peut-être une petite peur de nous quitter aussi rapidement car les trois autres sahariens auraient pu prendre de dernier train de nuit pour le nord. Le matin j’accompagne les trois libérables au premier train, moi je prends le métro pour aller dans ma famille à Paris, mon cousin me raccompagnera chez moi le lendemain samedi.
Le 1er janvier 1967, rayé des contrôles de l’armée, je déclare me retirer à Orchies (termes sur le livret militaire). Le 2 janvier 1967 je me présente avec mon paquetage à la gendarmerie d’Orchies où l’agent de service ne veut pas le reprendre, il ne sait pas quoi en faire. Je parlemente avec lui pour obtenir la signature du bon de reprise et j’en ai fini avec le service militaire.
Et bien non le 27 septembre 1973 je suis rappelé pour accomplir une période d’exercice obligatoire (termes du livret militaire) de deux jours au CM de Douai. Paquetage d’habits complet et revoilà les vieux et loyaux Simca un peu pâles après les GBO. Départ pour le champ de tir de Landrecies dans la forêt de Mormale, pour les gens qui connaissent l’Avenois, bivouac le soir. Par les petites routes car nous devions traverser les lignes ennemies d’un envahisseur qui occupait le territoire. Les officiers et sous-officiers sont tous de la réserve. J’ai cherché, en vain, une connaissance du 3ème G.T. Apparemment j’étais le seul ancien saharien perdu dans une meute de tringlots restés en France et qui n’on pas connus les joies du Sahara. Le lendemain après-midi nous sommes rentrés à Douai et enfin chez soi. Là j’en ai vraiment fini avec le service militaire.
La libération
Le 18 novembre 1966 au matin à Paris en grande tenue de libérable |
Certificat de bonne conduite pour un 2ème classe et fier de l’être |
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CONCLUSION
Le temps passé à Reggan ne fut pas très long dans l’ensemble et moi qui voulais partir à l’outre-mer j’ai eu la chance d’être dans un groupe de transport, de découvrir une partie du Sahara, de vivre un service militaire pleinement. Un grand souvenir des grands espaces traversés avec ses changements de décors dans ses immenses paysages.
Je me souviens de la bonne camaraderie et de l’amitié entre nous toujours prêts à dépanner dés qu’un saharien avait un problème.
Le départ fut très rapide pour moi. Rentrés à la base le 15 novembre 1966, nous nous sommes quittés sans noter beaucoup d’adresses des uns ou des autres sachant très bien que notre vie sera dans différentes régions de France.
J’ai eu l’occasion de revoir un saharien, DANGREMONT, trois ou quatre fois dans l’année suivante, puis une fois GIMER (le palois) qui avait promis qu’il ferait le tour de France pour voir presque tous les sahariens du 2ème peloton et de sa classe. Si quelqu’un a son adresse ou ancienne adresse pour pouvoir faire des recherches s.v.p., je voudrais lui rendre sa visite 38 ou 40 ans après.
Décembre 2010 : Je viens de rendre la visite, 43 ans après, à Jacques GIMER grâce à un mail, qui m’est parvenu il y a quelques jours, d’André DESSAY contingent 66 1/C qui m’a donné une piste sérieuse pour le retrouver.
Une autre fois un client est rentré dans mon magasin. Je l’ai reconnu de suite, il m’a regardé : « on doit se connaître mais je ne vois pas d’où ». Je lui réponds : «Reggan». Je me présente, il me répond « ah oui » et apparemment il veut éviter le sujet. Il s’agit de l’aspirant de notre peloton avec qui j’avais eu quelques coups de gueule. Je reconnais aujourd’hui que sa position n’était pas facile face aux officiers engagés et nous les appelés.
Et le dernier André PETEERS, de ma ville, que j’avais vu au 3ème G.T. quelques fois, mes parents m’avaient prévenu de son arrivée. Un jour je vais à la gare et je vois au loin un militaire avec un képi bleu ciel et des épaulettes rouges. Je me doute que c’est André, j’arrête ma voiture, on se parle. Il me signale que le 3ème G.T. est démantelé, les bâtiments remis à l’armée algérienne. Une page est tournée pour tous les sahariens et de la courte vie du 3ème G.T. à Reggan du 23 décembre 1964 au 26 juin 1967.
Pour les dix mois et demi passés à Reggan, je les considère comme une colonie de vacances, avec sa discipline pas si stricte que ça pour vivre en communauté. Je sais de quoi je parle : ancien pensionnaire, j’ai gardé le vieux réflexe de ne pas contrarier les plus hauts que soi pour être tranquille dans son coin sans être trop dérangé et obtenir quand même le certificat de bonne conduite. Une vie sans manœuvres pour jouer à la guerre, pas de marches régulières ou forcées ou diverses autres choses (voir nos camarades dans les rima, rama ou para).
De Reggan je garde le bon souvenir d’avoir voyagé, avec les missions, et de la bonne camaraderie entre nous restée enfouie dans ma mémoire, il y a 42 ans aujourd’hui. Avec un grand flash, il y a quelques jours, grâce à Internet où je passe un peu de temps à faire des recherches diverses, j’ai découvert par hasard le site « Groupe de Transport 3 » et s’il n’y avait pas ces moyens modernes de communications, jamais je n’aurais retrouvé la trace de certains sahariens. De lire la page de certains, a fait resurgir de ma mémoire des souvenirs bons ou moins bons et nos vingt ans.
À la question : comment doit-on nous appeler ? Tringlots ou Sahariens ? Pour moi de cœur se sera SAHARIEN et assez content de cette période. N’ayant pas de fiancée, je m’excuse auprès des jeunes sahariens qui attendaient du courrier de leur copine, de toutes les mauvaises blagues, moqueries, pas très méchantes, faites à cette occasion.
Amical souvenir aux sahariens et tringlots que j’ai connus.
Et pour terminer je remercie Michel Fernez pour la création de ce site.
Jean-Marie Melon, 65 2/B
Fait à Toulouzette le 29 févier 2008
PS : Astuce pour bien reconnaître son peloton.
L’autocollant situé sur le capot face gauche du camion correspond :
– Pour la 2ème compagnie :
- As de cœur rouge au 1er peloton GBO
- As de carreau rouge au 2ème peloton GBO
- As de pique rouge au 3ème peloton GLR
– Pour la 1ère compagnie les mêmes autocollants mais en noir