LE MOTEUR MAGIC
C’est au Salon 1958 que Berliet introduit une petite révolution dans sa gamme : le procédé d’injection système M. Ce dernier, qui est exploité sous licence allemande MAN, apporte une amélioration incontestable au fonctionnement des moteurs diesel de la marque.Un dépliant édité spécialement en septembre 1958 en précise le principe et les avantages :
« Le moteur Berliet M fonctionne suivant le cycle à quatre temps ».1er temps : admission.
« La soupape d’admission s’ouvre. Le piston descend dans le cylindre et aspire l’air, La tuyauterie en forme de volute autour de la soupape d’admission imprime à l’air aspiré un mouvement de giration qui se continue dans le cylindre et la chambre de combustion ».2ème temps : compression.
« La soupape d’admission se ferme. Le piston remonte dans le cylindre et comprime l’air admis dans la chambre de combustion hémisphérique aménagée dans le milieu du piston. Cette chambre est refroidie par des jets d’huile dirigés sur les parois internes du piston ».3ème temps : injection.
« Lorsque le piston arrive au point mort haut, l’injection du carburant liquide s’effectue en deux jets obliques : l’un projette 5 % de ce dernier vers le centre de la chambre pour amorcer la combustion, l’autre dirige les 95 % restants tangentiellement à la paroi de la chambre sur laquelle le combustible s’étale en un film de 12/100ème de mm d’épaisseur environ ».
Combustion-détente.
« Au contact de l’air, une oxydation lente du combustible s’opère, lequel se transforme progressivement en vapeur au contact de la paroi chaude de la chambre de combustion. Cette vapeur est alors « happée » par le tourbillon d’air. La combustion est progressive et complète, d’où silence et maximum de rendement ».
4ème temps : échappement.
« En fin de course, la soupape d’échappement s’ouvre et le piston refoule les gaz brûlés vers l’extérieur. Aucune fumée, aucune odeur. La turbulence de l’air admis combinée à l’évaporation progressive du combustible est le secret essentiel du progrès formidable apporté au diesel par la solution « M ».Ci-dessus, à gauche et à droite
Alors que les moteurs Berliet utilisaient depuis 1935 une injection licence Ricardo (Comet II puis III), ils adoptent à partir de 1958 un procédé d’injection breveté par l’Allemand MAN. Il n’y a plus de préchambre de combustion dans le bloc, le carburant est injecté directement dans une chambre ménagée dans la tête de chaque piston. Outre le fait que le système favorise les démarrages à froid, il apporte plus de souplesse et diminue le bruit ainsi que la consommation.
Source :
Hors-série n° 23