... Après avoir
rejoint le PC de la compagnie à Djanet au mois d'août 1956,
le capitaine Marchand me confie le commandement du 1er
Peloton méhariste au cours d'une présentation au pied
du bordj « Fort Charlet », puis le lendemain, à l'aube
du jour naissant, nous nous mettons en route pour rejoindre Fort Gardel
par petites étapes. Plus tard, je m'apprêtais à
faire mouvement vers Iherir. J’écrivais le 28 novembre
à ma tante Simone ce qui suit : « Je t’adresse ces
quelques lignes car je sais qu’elles te feront plaisir sachant
que tu aurais peut-être aimé venir dans ce beau pays. Je
suis actuellement avec mon peloton à Fort-Gardel à 150
km nord-ouest de Djanet. Voilà un mois que nous y sommes arrivés
et déjà je songe à quitter ce lieu pour remonter
plus au nord. Fort-Gardel est un endroit favorisé en ce sens
qu’il y existe sept puits, une trentaine d’habitants qui
cultivent de maigres jardins et aussi quelques zones de pâturages
pour les chameaux. La région est très pauvre, comme toute
l’Annexe du Tassili des Ajjer qui compte 5000 habitants pour 382000
km². Sur ces 5000 habitants, 2000 sont fixés à Djanet
et 1000 à Fort-Polignac. Il reste donc 2000 nomades à
se partager le reste du territoire. Ils sont d’ailleurs localisés
dans les régions montagneuses plus riches au point de vue, de
l’eau et des pâturages pour chameaux et chèvres.
La région
Dider-Iherir où je vais bientôt me rendre est un centre
nomade assez important. J’ai sous mes ordres 47 méharistes
dont 3 sous-officiers, 2 français, 1 targui et des chameaux,
nos véhicules. J’en ai 63 plus ou moins en bonne forme
mais, dans l’ensemble, assez forts pour remplir le travail demandé.
En cette période de l’année où la chaleur
est tombée à 25° de 10h30 à 17h30 et 4°
la nuit, les bêtes ne vont à l’abreuvoir que tous
les 8 jours au lieu de 3 à 4 jours l’été,
ce qui nous permet de parcourir des distances importantes sans s’inquiéter
du ravitaillement en eau pour les chameaux. Ainsi en 8 jours on pourrait
facilement parcourir 400 km et dans la région qui m’occupe,
les points d’eau sont beaucoup plus rapprochés entre eux
que cette distance. La montagne recèle un nombre incalculable
de « guelta », cuvettes de 3 à 15 mètres remplies
d’eau de pluie et cette eau se conserve presque indéfiniment.
Je mène
donc une vie nomade, mes affaires sont réduites au minimum, une
cantine avec quelques effets de rechange, une petite caisse servant
de bureau, un tapis, deux couvertures, une djellaba, un burnous, deux
mezoued (grand sac de cuir en peau de chèvre) de fabrication
locale dans lesquels se mettent diverses affaires et qui s’accrochent
aux flancs du chameau, et la rahla (selle). C’est tout et la vie
est belle. J’oubliais le calme reposant et l’horizon où
la vue se perd, les masses noires des rochers immenses et les dunes
roses, le ciel bleu. La nuit, les étoiles qui sont également
nourriture de l’esprit. Voilà ma chère tante, crois
bien que je ne t’oublie pas ».
C’est
donc le 8 décembre 1956 que nous avons fait mouvement vers Iherir,
petite vallée perdue du Tassili où s’étale
sur un kilomètre une jolie palmeraie au pied de laquelle circule
une eau claire et transparente arrivée là par je ne sais
quel repli du sous- sol ! Un bordj en torchis a été construit
ici par nos anciens. Le coin est fort agréable et l’on
comprend pourquoi il a été choisi comme résidence
d’été par l’Amrar, le chef des touareg Ajjer.
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À
Fort Gardel - Juillet 1956
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En
route vers Iherir le 8 décembre 1956
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Le
bordj d'Iherir |
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Ma
monture, un azelraf (yeux bleus)
de bonne allure |
... Le 11 décembre
1956 vers 16h00, lors de la vacation radio avec le PC à Djanet,
je reçois la mission de me rendre à hauteur de Ghat, afin
d'étudier un itinéraire permettant à des véhicules
lourds, venant de Tin Alkoum, d'accéder au plateau du Tassili le
long de la frontière avec la Lybie. Aussitôt avec le sergent-chef
Cabrol, mon adjoint, nous préparons cette expédition. Le
sergent Ag-Khan m’accompagnera avec 13 méharistes, 6 chaambas
et 7 touaregs et le 1ère classe français
Magnin, radio. Le reste du peloton sous les ordres de Cabrol rejoindra
Fort-Gardel.
Après
avoir réparti les vivres et rassemblé les chameaux, nous
avons pris la piste qui emprunte le plateau du Tassili en direction d’Essayene.
Nous parcourons
ainsi plus de 400 km en 9 jours dans des conditions climatiques assez
pénibles en cette saison. Nous sommes en moyenne entre 1200 et
1400 mètres d’altitude. Il fait froid 10 à 11°
le jour aggravé par le vent qui souffle et la nuit la température
tombe rapidement pour atteindre -2 à-3° vers 7h00 du matin.
Nous progressons
du lever au coucher du soleil sans arrêt ou presque et le plus souvent
à pied pour soulager les montures.
Chaque jour
le sergent Ag-Khan qui connaît parfaitement toute cette région,
m’indique l’endroit le plus favorable pour baraquer la nuit.
Le cinquième jour, la nuit étant arrivée, nous marchons
toujours et je demande à Ag-Khan ce qu’il en est. Il me répond
que la région n’est pas favorable pour les chameaux, il y
a beaucoup trop de lauriers roses qui sont autant de poison. Nous continuons
encore un bon moment puis à nouveau j’interroge Ag-Khan qui
me fait la même réponse. Nous arrivons alors sur un glacis
après avoir franchi un oued escarpé et là je décide
l’arrêt pour le reste de la nuit, au grand mécontentement
d’Ag-Khan. De toute façon, il fait nuit noire, il serait
dangereux de continuer. Peut-être Ag-Khan prévoyait-il les
étapes en fonction des campements nomades que nous serions susceptibles
de rencontrer, cela je voulais l’éviter.
Le lendemain
en fin d’après-midi, le radio butte sur une pierre, tombe
lourdement sur un rocher la tête en avant et se coupe le nez en
profondeur. Nous sommes arrivés à hauteur de l’akba
d’Assakao qui mène à Djanet. Une akba est un passage
rétréci et très pentu qui permet de relier le plateau
du Tassili à 1200 mètres à la plaine 400 mètres.
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Le
1ère Classe Magnin, radio
... tombe lourdement sur un rocher... |
Après avoir donné
notre position par radio au PC comme chaque jour, j’annonce l’évacuation
de Magnin accompagné d’un méhariste sur Djanet afin
qu’il puisse recevoir les soins appropriés à sa blessure.
Ils rejoindront Djanet en deux jours tandis que nous continuons notre
approche vers Ghat que nous apercevons dans le lointain le 18 décembre
vers 11h00 du matin.
Un temps
magnifique s’est installé depuis la veille, le ciel est bleu,
l’horizon visible dessine une frange de verdure qui n’est
autre que la palmeraie de Ghat à quelques 20 km de notre point
d’observation.
Je fais baraquer
les chameaux en deçà de la ligne de crête et nous
nous installons pour une pause. De mon côté j’accède
au sommet d’une dune et déploie ma carte sur laquelle est
tracée la frontière qui sépare le Sahara français
du Territoire libyen. Ce tracé résulte de discussions entre
la France et la Turquie qui se sont tenus en 1911, mais des désaccords
profonds subsistent toujours dans cette région, les Italiens puis
les Libyens voulant s’approprier le passage de l’oued Essayene
qui commande l’accès vers le sud, c’est à dire
vers le Tchad et le Niger. Du côté français nous avons
toujours su faire comprendre que ce passage était nôtre,
d’où l’importance du poste de Tin-Alkoum qui en est
le verrou.
Tant bien
que mal, dans l'après-midi, nous nous dirigeons vers Essayene.
Je fais un relevé d'itinéraire possible en indiquant chaque
fois que cela est nécessaire les aménagements à pratiquer,
tels que les élargissements, les trous à combler, les rochers
à faire sauter, etc...
Avant la
tombée du jour nous sommes à hauteur du village d’Essayene.
Le village constitué de quelques zéribas (sorte de paillotes)
est abandonné et formons le carré pour la nuit afin de faire
face dans toutes les directions. Toujours méfiant dans cette zone
proche d’El-Barka en Libye à portée de tir de fusil,
nous sommes prêts à toutes éventualités.
Rappelons
nous que « c’est le 6 avril 1913 que le Lieutenant Gardel
en mission dans les environs de Tin-Alkoum, décide d’aller
aux renseignements vers Ghat, car apprend-t-il qu’une harka (compagnie)
est en formation sous l’influence de la Senoussia qui prône
la guerre sainte et s’apprête à marcher sur Djanet.
Le 10 avril
le groupe commandé par Gardel est à Essayene, (à
l’endroit même où nous sommes aujourd’hui). À
15h00 il est encerclé par la harka du Sultan Ahmoud. Tous les chameaux
sont tués ou blessés. Gardel et ses hommes sont submergés.
Durant la nuit un courrier est parti pour Djanet. À l’aube
le combat reprend. Il faut en finir ou mourir. Gardel et ses méharistes
s’élancent baïonnette au canon. C’est la fuite
de la harka et pour Gardel la victoire. 47 hommes de la harka sont tués
ou blessés et pour Gardel 2 tués et 10 blessés dont
6 gravement. Boukeghba doit être amputé d’une jambe,
ce qui est fait sans anesthésie. Le 15 avril Gardel et ses hommes
rentrent à Djanet » (cf. Méharistes au combat de Raymond
Lacroze, Ed. France Empire).
Le 19 décembre
nous reprenons la piste vers Tin-Alkoum, 25 km plus au sud.
De retour
à Djanet le 26 décembre, je fais mon rapport sur la mission
qui m’a été confiée, puis je rejoins Fort-Gardel
le 10 janvier.
Le peloton
est à nouveau regroupé après le retour de toutes
les patrouilles.
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Le
17 janvier 1957 au puits d'Aheledjem dans l'oued Timedioune
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Le
puits d'Idriss
à Fort Gardel |
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Les
nouvelles s'échangent autour
des rituels verres de thé à la menthe... |
… Dès le 17 janvier je pars au pâturage des 2ème
montures dans l’oued Timedioune à 80 km ouest. Nous sommes
au puits d’Aheledjem dans la nuit du 19 au 20 janvier où
les 100 chameaux de réserve sont rassemblés pour être
abreuvés.
Les 4 méharistes
chargés du troupeau sont heureux de nous voir leur apporter des
vivres. Les nouvelles s’échangent autour des rituels verres
de thé à la menthe.
Les chameaux
sont en très bon état. Dans l’ordre des choses, chaque
méhariste est doté de deux montures, l’une en service
au peloton, l’autre au pâturage. Ainsi par alternance tous
les douze mois, la monture en service va se refaire une « bosse
» en échange de la 2ème monture
qui prend du service.
Le 23 janvier
à notre retour à Fort-Gardel, l’oued Afara est en
crue. De très loin l’on entend le bruit sourd du bouillonnement
de l’eau qui dévale sur plus de 200 mètres de large
et qui durera 12h00. Il y a plus de 5 ans que l’oued n’a pas
coulé et déjà l’on prévoit l’abondance
des pâturages dans quelques mois.
La venue
du Capitaine Marchand Commandant la compagnie est annoncée pour
le 1er février, avec lui le Capitaine Batimes,
médecin-chef à Djanet. Il est de coutume en de telles circonstances
que le peloton se présente en tenue de parade, les méharistes
montés sur les chameaux. La revue précède le défilé
au petit trot. C’est tout simplement magnifique. C’est ensuite
le paiement de la solde, puis la perception des vivres pour les 3 mois
à venir. Les vivres sont constitués principalement de farine,
pâtes, huile, sucre, sardines, sauce tomate concentrée, thé,
menthe, oignons et aussi les fameuses boites de singe de Madagascar. La
viande n’est pas au menu de tous les jours. De temps à autre,
un méhariste est dépêché pour aller tuer soit
une gazelle soit un mouflon, généralement dans un délai
de 3 à 4 jours.
Du 6 au 8
février, j’effectue une reconnaissance en amont de l’oued
Afara au contact des nomades installés dans ce secteur.
Le 26 février
le caïd El Hassan, chef des tribus des Kel Iherir, vient nous rendre
visite. Pendant que le thé à la menthe se prépare
nous échangeons toutes les formules de politesse en usage et cela
prend du temps. Puis le thé est servi. Enfin nous parlons de la
pluie et du beau temps. En effet la pluie est tombée avec une rare
intensité dans la cuvette de Tarat. Dans 3 ou 4 mois l’acheb
(herbe) sera si abondante que la quasi totalité des nomades Ajjer
seront au rendez-vous avec tous leurs troupeaux.
Ce sera pour
le chef d’annexe, le Capitaine Rossi, l’occasion d’aller
au milieu d’eux faire le point et recueillir par personne interposée
tous renseignements utiles sur ce qui se passe à Ghat. L’antenne
médicale devra s’attacher à soulager les douleurs
aux yeux, oreilles et dents d’un grand nombre venus spontanément
se faire soigner.
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Après
le défilé
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1ère
Classe Chefferi Ag Djebour |
Lieutenant
PETIT |
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Lahcen
Ag Sidi, un géant d'une noble tribu |
Le caïd El Hassan a l’œil
vif et la rumeur circule qu’il possède une moustache si longue
qu’il peut la nouer derrière le cou. Il ne m’est pas
permis de lui demander de me la montrer, car il serait indécent
pour lui de baisser son litham (voile qui cache son visage). Je ne peux
qu'imaginer !
Le 22 avril
de retour à Djanet après avoir été opéré
de l’appendicite à Alger, le capitaine Marchand me confie
le commandement du 4ème peloton porté
composé d’une quarantaine d’hommes dont 1/3 de jeunes
français du contingent et 2/3 de chaambas originaires de la région
de Ouargla.
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Le
Capitaine Marchand
Commandant la compagnie |
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Le
8 juin 1957 visite du Colonel d'Arcimolles,
rencontre avec le Caïd Brahim, aménokal des Touareg
Ajjer
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Le peloton est transporté
sur 5 dodges 6x6 et dispose comme armement outre des fusils MAS 36, de
2 FM et d’un mortier de 60m/m.
Les missions
des 2 pelotons portés de la compagnie sont principalement des missions
de reconnaissance et d’intervention rapide en cas de besoin. L’accès
du plateau du Tassili, véritable forteresse, à trois jours
de marche de Djanet après l’ascension de l’akba d’Assakao,
s’étend une véritable forêt de pierres au sein
de laquelle ont été découvertes de très nombreuses
peintures rupestres par l’explorateur saharien Henri Lhote il y
a déjà quelques années.
Il avait
obtenu, ces derniers temps, d’envoyer une mission sur les lieux
pour y effectuer le relevé systématique de toutes les peintures.
Depuis déjà 2 mois est au travail une équipe de 3
jeunes gens sortis des Beaux-arts. La technique pour effectuer le relevé
des peintures consiste à humidifier les parois avec une éponge,
les couleurs et les traits apparaissent alors très visiblement.
Il faut aussitôt appliquer un calque et relever les contours.
Cette méthode
pour aller vite n’en a pas moins été une catastrophe
pour les peintures qui humidifiées perdaient une grande partie
de leurs pigments encore en place. Si bien qu’aujourd’hui
la lecture de ces peintures est moins aisée.
Toujours
est-il que le 4 mai 1957, Monsieur Henri Lhote en personne est arrivé
à Djanet par avion spécial Nord 2501 venant d’Alger
avec comme objectif d’aller larguer matériels et vivres au
camp de base de nos 3 artistes sur le plateau afin qu’ils puissent
terminer leur mission sans perte de temps.
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En
mission de largage de matériel
sur le Tamrirt, avec Henri Lothe |
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Le
poste d'In Ezzane, inhabité,
au creux d'un cirque immense,
sentinelle du désert aux portes du Niger |
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La
trace du passé
gravé dans la pierre |
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Quelques
trouvailles néolithiques aux pieds des dunes dans l'Erg
d'Admer |
J’ai l’avantage
de pouvoir accompagner Henri Lhote dans cette tâche. Après
avoir largué comme convenu vivres et matériels nous avons
survolé à plusieurs reprises cette fameuse région
du Tamrirt, véritable chaos de pierres, qui recèle encore
probablement beaucoup de trésors cachés.
D’un coup d’aile nous sommes allés survoler Iherir
pour revenir nous poser à Djanet après un magnifique rase-mottes
au-dessus du bordj.
Dans cette
région, témoin des forêts anciennes, vivent encore
quelques cyprès rabougris.
Il y a ici
et là d’autres vestiges laissés par les Garamantes
(hommes du néolithique, 5000 ans) et notamment dans l’erg
d’Admer à hauteur du djebel Tiska au pied des dunes sur des
espaces balayés par le vent et mis au jour, par le déplacement
du sable, des ateliers où se pratiquait la taille du silex. Partout
des éclats, des pointes de flèches, aussi des œufs
d’autruches et les déchets sur le sol racontent l’histoire
de la fabrication des perles dans l’épaisseur de la coquille.
En d’autres
endroits, ce sont des plats creux en pierre servant au concassage des
graines, le pilon est là à côté !
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Lieutenant
SERRES |
Lieutenant
AMMAN |
Médecin
capitaine
BATIMES |
Médecin
lieutenant
MORVAN |
… À la mi-mai avec le médecin Lieutenant Morvan, le
breton aux yeux bleus, nous nous rendons à Issalane à 200
km nord du puits d’In-Azzaoua au devant du peloton Brossolet qui
s’est rendu dans l’Aïr (1000 km) recruter quelques touareg,
acheter des naïls, des rahlas et qui maintenant rentre au bercail
après plus de 3 mois d’absence.
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...
à l'ombre d'un tahla,
par une chaleur torride |
Comme prévu nous faisons
notre jonction à Issalane. À l’ombre d’un tahla,
par une chaleur torride au milieu des mouches qui sans arrêt tournent
autour de nous, nous échangeons nos impressions sur les événements
survenus au cours de la période écoulée et la grande
aventure d’une randonnée dans l’Aïr avec la traversée
du Ténéré. Brossolet a vécu là des
heures extraordinaires.
Nous avons
chargé sur nos véhicules tout le « guèche »
(toutes les affaires) acheté dans l’Aïr pour soulager
au maximum les chameaux très fatigués après ce périple
de plus de 2000 km.
À
l’aube du quatrième jour après notre liaison à
Issalane, le peloton Brossolet fait son entrée à Djanet.
… Le 25 novembre, de retour à Djanet, j’apprends la
mutation du Lieutenant Seznec du 46ème BI, à Berlin, à
la CMA, pour me remplacer à compter du 1er
décembre 1958. Pour ma part, je dois rejoindre le 5ème
REI (Régiment étranger d’infanterie) à Arzew
et quitte Djanet le 5 décembre 1958.