LA RADIO ÉLECTRICITÉ
À REGGAN


Reportage photos


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La base de Reggan Plateau située à environ 1 500 km au Sud d’Alger s’appelait le CSEM (Centre Saharien d’Expérimentations Militaires). Cette base fut construite en 1957-58 sur un plateau à 12 km à l’Est de la palmeraie de Reggan.


Reggan Plateau tel que je l’ai connu en 1963-64 (Capture Google Earth)



Photos de la base de Reggan prise au décollage par le regretté Jean BELLEC (Reggan 1960)

Jean BELLEC nous a quittés en 2012.

 

À 60 km au Sud du plateau se situait le centre de tirs d’Hamoudia d’où furent réalisés les quatre premiers essais nucléaires atmosphériques français. Plus un certain nombre d’essais « dits froids ».

Mais ceci n’est pas le sujet… Néanmoins de nombreuses informations, sur tous ces essais militaires au Sahara et dans le Pacifique, sont bien documentées sur le Net.

Dans le cadre de mon service militaire, je fus affecté dans l’Armée de l’Air et après deux mois de « classes » à Essey-lès-Nancy (BA 121), un certain nombre d’entre nous débarquions sur la base de Reggan (BA 167) mi-avril 1963. Nous nous retrouvâmes à quelques-uns aussitôt affectés comme aides-mécaniciens radios à la station émission de la base. Le travail avait pour objet, au cours des journées, la programmation et l’affectation des différents émetteurs en fonction des demandes des opérateurs de la station réception ou de ceux de la tour de contrôle, plus réaliser également les opérations de maintenance. Pour le personnel qui était de garde la nuit ou les week-ends, le rôle était exclusivement la surveillance des appareils en fonctionnement. Tout ceci bien entendu sous l’autorité de la hiérarchie militaire. À mon époque deux adjudants-chefs dirigeaient la manœuvre, un pour l’Armée de Terre, l’autre pour l’Armée de L’Air.

Section Transmissions (Texte de Jean BELLEC)

La section Transmissions s'occupait de l'entretien des installations téléphoniques et radiotélégraphiques sur la base et à Hamoudia. Un certain nombre de lignes téléphoniques et des centraux automatiques desservaient services et unités du centre (CSEM et DAM « direction des applications militaires du CEA »). La transmission avec Alger, Paris et les autres centres sahariens se faisait au moyen de transmissions HF (les antennes de réception et d'émission étaient localisées aux extrémités Est et Ouest du plateau). L'essentiel des transmissions se faisait par Télex sécurisé. Une liaison phonique BLU fut mise en service courant 1961 et permettait des liaisons en half-duplex avec Paris et Alger (puis In Amguel au printemps 1961). J'ai aussi vu procéder à des essais de télécopie sur liaison radio téléphonique. Ces transmissions analogiques étaient très bruitées ce qui encourageait les transmissions par télégraphie. Les communications avec les autres centres sahariens se faisaient via des vacations quotidiennes radiotélégraphiques.
On notera que le Sahara était propice aux mirages radioélectriques. Des postes mobiles HF de portée normale de quelques dizaines de kilomètres étaient susceptibles d'entendre des conversations se déroulant en métropole sur les mêmes fréquences.


LA STATION ÉMISSION

Située à l’Est du plateau, la station Émission se trouvait totalement isolée du centre vie de la base.


photo de gauche : la route menant à la station Émission
photo de droite : l’entrée de la station et la citerne d’eau pour les sanitaires
À remarquer derrière le bâtiment le pylône VHF dédié aux transmissions radio avions

Sur la partie gauche du bâtiment (photo de droite) on aperçoit les « humidos » qui servaient à refroidir la température élevée de la salle du fait des différents émetteurs en fonctionnement et du climat local.

L’air chaud était refroidi par des humidos. Le principe : Une « caisse métallique » fixée contre la paroi du bâtiment. Le bas de cette caisse comportait un réservoir d’eau, les côtés étaient constitués de panneaux « alvéolés » remplis de paille de bois déroulé sur lesquels coulait un film d’eau alimenté par une petite pompe qui puisait dans le réservoir. À l’intérieur de cette « caisse » un moto-ventilateur type tambour aspirait l’air au travers des panneaux alvéolés où circulait l’eau.

Ce système des plus rudimentaires fonctionnait relativement bien. La principale cause de pannes était l’entartrage.

De mémoire, il y avait pour la hiérarchie et les matériels sensibles de vrais climatiseurs « Airwell »je crois, avec groupe frigo. Pour le personnel l’air chaud était refroidi par des humidos, nous dit Claude Tihay appelé du contingent et qui en 1966 faisait partie de l’équipe de techniciens de maintenance de la Centrale électrique et avait en charge l’entretien des « humidos et climatisations ».


L’EAU
(Texte de Jean BELLEC)

L'eau était pompée sur le plateau lui-même dans la nappe aquifère qui s'écoulait lentement de l'Atlas Saharien vers justement le rebord du plateau du Tademaït dont Reggan constituait l'extrémité sud-ouest. Les palmeraies avoisinantes étaient alimentées par cette nappe qui affleurait au bord du plateau. Il faut noter que le débit naturel était peu abondant et les Touati avaient construit des canalisations souterraines « les foggaras » pour aller chercher l'eau à des centaines de mètres, parfois des kilomètres dans la couche aquifère. Le CSEM pompait de grandes quantités d'eau pour ses usages personnels et aussi pour la climatisation qui était à peu près uniquement à base d'humidificateurs, des tambours sur lequel coulait un filet d'eau permanent et au travers l'air était soufflé par des ventilateurs. Il n'y avait pas de chauffage, la température extérieure même la nuit ne tombait rarement au-dessous de 10°C.
Mais la salinité de l'eau était telle qu'elle était à peu près imbuvable, qu'elle ne convenait pas au refroidissement des moteurs, et déposait du sel sur les humidificateurs, encrassant rapidement ces derniers.
Pour la boisson, le CSEM importait autant de bouteilles d'eau d'Évian que de bière, une caractéristique exceptionnelle dans l'Armée Française. La glace était produite par une installation centrale fabriquant des pains de glace. Les glaçons naturels étaient beaucoup moins salés que l'eau nature appelée- la regganette - et le mélange de vin et de glaçons était le plus souvent la boisson des repas, seuls les néophytes attrapaient la diarrhée. Par contre, la transpiration considérable qui blanchissait les chemises entraînait une perte de calcium et les pastilles de sel restaient absolument nécessaires.
Aussi, le CSEM avait construit une installation prototype de dessalement de l'eau par diffusion électrolytique dans des cloisons poreuses. Cette installation, bien que ne présentant pas de fiabilité indiscutable, permit en général une vie quasi normale, avec l'installation de fontaines rafraîchissantes sur les lieux de travail.

Concernant l’alimentation en eau du plateau de Reggan, pour plus de détails techniques, le lieutenant-colonel GUERRÉE nous explique toutes les difficultés rencontrées quant à l’utilisation de cette eau fortement magnésienne, boisson redoutable pour la plupart !!!
http://www.3emegroupedetransport.com/AlimentationEauReggan.htm

Revenons à la Station émission : en 1963 le bâtiment comprenait donc à l’entrée les sanitaires, deux chambres de repos pour les vacataires de nuit qui servaient également de magasins de pièces de rechange dans lesquels on trouvait , plus particulièrement des tubes électroniques pour les deux « Armes » Terre et Air. Également, un petit atelier de dépannage faisait face au bureau des deux responsables Terre et Air. Ensuite, nous entrions dans la grande salle où l’ensemble des émetteurs étaient installés. Tout d’abord sur la partie droite les émetteurs de l’Armée de l’Air :

 

Vue du fond de la salle une partie des émetteurs AA, le Radio Phare 5 KW AME Indicatif : FDM

Le Radio Phare « tripes à l’air »

Au premier plan : émetteur de 60 w des services de sécurité militaire
derrière : Émetteurs TRT 400 w, puis Radio phare et son alimentation


Généralement, les services de sécurité (Gendarmerie) prenaient contact à partir d’un émetteur TRT 400 w, dès le contact établi le trafic était opéré sur leur émetteur dédié de 60 w pour souvent terminer la vacation sur émetteur valise d’une dizaine de watts.

Servomécanismes de calage d’un TRT 400 w. Pupitre de « dispatching » des émetteurs

À gauche sur la table le petit émetteur de la Légion Étrangère. Émetteur BLU en appel
Au second plan, les émetteurs BLU Thomson 100 w
Au fond à gauche un émetteur BLU Thomson 100 w Couplé avec un ampli linéaire Thomson de 2 kW
Au fond à droite vue partielle des émetteurs VHF

 

Ci-dessous l’ensemble des émetteurs VHF pilotés à distance par la Tour de Contrôle et le toron de coaxiaux dédiés que l’on aperçoit « grimpant » le long du pylône

Les émetteurs VHF Antennes VHF

Les émetteurs BC 610 400 w de l’Armée de Terre. La station émission et ses différentes antennes

 

Le champ d’antennes était réparti au Nord, au Sud et à l’Est de la station, les sorties d’antenne étaient à l’horizontale (voir photos précédentes). Les connexions en cuivre rigide rejoignaient ensuite les différentes antennes. À l’époque, où j’étais affecté à la station émission, la majorité des émetteurs cités plus haut était en fonction et les antennes associées en service. En 1966 Gérard Bourdaud utilisait une de ces antennes hors-service pour alimenter son propre poste de radio. Il explique également qu’au bout de la station, une antenne très curieuse de 30 m de haut, formée d’une série de losanges placés en rond et appelée antenne Caroline, était réalisée avec 5 000 m de fil de cuivre. De mémoire, il s’agissait de l’antenne dédiée à la BLU 2 kW émetteur utilisé plus particulièrement pour la téléphonie au moment des tirs nucléaires.
Près de cette antenne, il y avait beaucoup d’hirondelles mortes sans doute d’épuisement, (leur dernier perchoir en hiver) !

Gérard ancien membre RFL nous a quittés en 2017 et Guy Louvion son collègue de Reggan était décédé dix ans plus tôt.

Dans le petit bâtiment sur la gauche, deux groupes électrogènes de secours étaient installés pour pallier les défaillances de la centrale électrique. Les groupes étaient entraînés par des moteurs diesel de type marin fabriqués par la société Baudoin, les alternateurs étaient d’origine Leroy-Somer. Avant la mise en fonction des groupes de secours, il était impératif de couper tous les émetteurs, de déconnecter la station du réseau général et de reconnecter la station à l’alimentation groupe. La fréquence était mesurée par un fréquencemètre à lames vibrantes fixé au mur du local.


LA STATION RÉCEPTION

Située du côté Ouest du plateau à un peu plus de 3 kilomètres de la station émission, la station réception était à l’abri de toutes les perturbations. Elle apparaît ci-dessous entourée de ses différents pylônes… À remarquer le « pendant » VHF de réception. Pylône sur lequel je suis monté à différentes reprises pour l'entretien des antennes !


Vue de la station réception (1963)
Operateurs de la station réception

 

Les récepteurs utilisés étaient à cette époque en majorité des récepteurs type AME.


LA STATION DES TRANSMISSIONS DE LA BASE


À 300 m à l’est de la station réception la STB regroupait dans un bâtiment le service des téléscripteurs appelé à l’origine télétype.

André Moy situe, sur cette photo prise par Denis Crouvezier, la position de la STB.

Dans les locaux de la STB, les photos qui suivent sont extraites du diaporama d’André Moy : « Reggan et moi »

André au Service Régulation
Jean-Claude au clavier


Sur la carte dessinée par Jean Bellec, André nous montre précisément sur la gauche,
les positions de la STB et à environ 300 mètres plus à l’ouest la Station Réception.

Nota : Dans ma première rédaction j’avais imaginé que le service des transmissions par téléimprimeurs se situait dans les locaux de la Station Réception. «Errare Humanum est», à la lecture de mon papier André m’apporta les corrections. Merci de sa contribution. J’irai jusqu’à dire«‘Perseverare Diabolicum», je ne pouvais donc aucunement persévérer dans cette erreur !

Raymond Mascarel fut responsable de cette station télétype, il nous en parle sur sa page :
http://www.3emegroupedetransport.com/Kezako.htm

La S.T.B. de Reggan dont je faisais partie, se divisait en fait en plusieurs services. Nous avions à sa tête le Commandant d’unité et son secrétariat. Ensuite, d’une part les services de maintenance technique et la station émission et d’autre part les services d’exploitation comprenant un central téléphonique, une station radio, une station télétype et un service de régulation chargé du « dispatching » arrivé et départ des messages auquel était associé le bureau de chiffre pour le plus confidentiel. Disons que les appelés du contingent formés spécifiquement à cette mission avant leur affectation en unités constituaient pour la plupart la «main-d’œuvre » du fonctionnement de chaque service. Tout au moins pour la partie exploitation.

Les appareils utilisés étaient de mémoire des téléimprimeurs mécaniques Sagem, vraisemblablement du type SP5 A (voir photo ci-dessous).


L’avantage de ces appareils était le bruit insoutenable produit par ce matériel de génération électromécanique. Plus tard l’électronique prenant une place importante dans tous ces types d’appareils le SP5A devint le SP5E, le E indiquant tout simplement que l’électronique était en train de prendre le dessus de l’électromécanique pour le plus grand bien des oreilles des opérateurs. Je ne referai pas ici l’histoire du téléimprimeur, Jean-Marie Le Moing en a rédigé une brève pour notre information sur le « Journal Interactif
»

Néanmoins, je rajouterais que ces systèmes très utilisés ensuite dans le monde civil, (on en trouvait dans la plupart des standards téléphoniques de nombreuses entreprises) furent progressivement remplacés par les télécopieurs et autres PC. Rien n’arrêtant désormais tous les systèmes de télécommunications !

Les téléimprimeurs fonctionnaient pour la plupart essentiellement sur réseaux téléphoniques. Concernant Reggan dans les années 60 il nous était difficile d’appeler « notre grand-mère » par le biais du téléphone ! Malgré tout les liaisons téléphoniques existaient bien et étaient établies par émetteurs BLU situés à la station émission (voir paragraphes précédents). De mémoire l’émetteur BLU de 100 w était en veille permanente relayé par un amplificateur linéaire de 2 kW en cas de besoin. Au-delà des télétypes ces liaisons permettaient aux autorités du CSEM d’être en contact téléphonique quand nécessaire.


LA TOUR DE CONTRÔLE



La tour en construction (1958), le bâtiment de l’escale avec en son centre la tour de contrôle (1963)


Ces bâtiments regroupaient au rez-de-chaussée le bureau du colonel patron de la BA 167, ainsi que la salle de départ et d’arrivée des voyageurs.

On accédait au premier étage de la tour par un escalier en colimaçon qui menait à l’atelier de maintenance dans lequel était positionné un émetteur VHF de secours alimenté par une génératrice RAGONOT sur batteries.
Ces batteries avaient aussi pour fonction la télécommande des émetteurs VHF de la station émission. L’escalier menait ensuite à la salle de Radiogoniométrie. Puis par un escalier extérieur à la salle dédiée à la vigie.

Radio Gonio fabriquant Dubourg
Opérateur Radio-Gonio devant son écran

Sur la photo de droite, on aperçoit l’escalier extérieur permettant l’accès à la vigie. Cet accès était des plus dangereux lors de vents violents assez fréquents dans le secteur.

À la vigie deux moyens de communication radio : HF pour longues distances (émetteur TRT 400 w télécommandé sur Station Émission et émetteur VHF télécommandé également).

La réception HF était réalisée avec un récepteur AME à l’identique de celui ci-dessous.

Atelier de maintenance

 

LA CENTRALE ÉLECTRIQUE

Sans électricité pas de radio !!!

Le point crucial de la sécurité de la base, plus que les châteaux d'eau - ils étaient doublés - était la centrale électrique qui alimentait la totalité des installations. Certains services disposaient en outre de groupes électrogènes pour des raisons de dotation (comme nos radars) ou de sécurité (comme l'éclairage de la piste aérienne) ou l'hôpital ainsi que quelques labos sensibles de la DAM. Il y eut un moment où un seul des trois groupes de la centrale électrique était en état de marche, et il fallut réfléchir à des plans contingents.
La centrale électrique était servie par du personnel de la Marine Nationale, plus habitué aux groupes de puissance que le personnel de l'Armée de Terre.
(Texte de Jean BELLEC)

Les Diesels au nombre de 5 étaient de marque ADN 850 à 900 ch (Aciéries Du Nord) et les alternateurs environ 650 kW de marque Jeumont.

Sur le toit du bâtiment de la centrale à noter les 5 sorties d’échappements
photo de droite : vue de la centrale et des cuves de gasoil pour l’alimentation des moteurs diesels

 

Selon Claude Tihay :

Le site de Reggan comportait un réseau général d’électricité relié à la centrale qui fournissait l’énergie demandée à l’aide de plusieurs groupes (2 ou 3 simultanément) qu’il fallait coupler à l’aide d’un synchronoscope et d’un système de lampes dit « feux battants ». J’ai d’ailleurs souvent fait cette manœuvre de changement de groupe rien que pour montrer la manip à des visiteurs en escale sur le site (gradés, pilotes, etc.).
En cas de panne totale de la centrale, je me souviens qu’il y avait un groupe de secours (de mémoire Moteur Poyaud, refroidi par air, alternateur Leroy-Somer) pour, dans un premier temps redémarrer les « auxiliaires » et ensuite les gros diesels.
Pour info, les moteurs de la centrale étaient équipés de démarreurs à air comprimé, il fallait donc gonfler les réserves d’air et démarrer puis coupler progressivement les groupes en fonction de la puissance demandée.

ÉCOUTER LA RADIO À REGGAN

À Reggan, rien de tel qu’un bon vieux poste à « lampes » pour écouter ou mieux entendre ce qui se passait au-delà de ce coin de Sahara où nous nous trouvions cantonnés. Au fur et à mesure du temps quelques-uns d’entre nous avaient « traîné » jusqu’à Reggan des carcasses ou plutôt des « écorchés », châssis et haut-parleurs qui rebranchés sur place dans nos « fillods » nous permettaient d’écouter la radio tout simplement. Une réception à l’idée du désert, nous réceptionnions peut-être radio Monte-Carlo, Europe n°1 plus quelques émetteurs en P.O., je n’ai pas vraiment de souvenirs de ces émissions !

photo de gauche : ensemble de fillods (ici BA 167), au loin les logements des sous-officiers et officiers
photo de droite : la fillod dans laquelle j’ai logé 8 mois, à remarquer le bloc humidos sur le côté !!

À remarquer sur le toit des fillods les mâts d’antennes pour nos radios.

Un soir de novembre 1963, peut-être le 22, nous avions pu entendre que le Président J F Kennedy s’était fait assassiner. Cette information nous était-elle parvenue le jour même, sans doute ? C’était il y a 55 ans !!

Ces vieux postes, qui donnaient toute satisfaction étaient à cette époque très supérieurs aux postes à transistors qui commençaient à apparaître sur le marché. De mémoire, les étages HF à transistors au Germanium à l'époque supportaient au plus mal le moindre vent de sable générateur d’un niveau d’électricité statique important qui détruisait les dits transistors sans autre forme de procès. Les antennes à la longueur démesurée s’ionisaient de telle sorte que l’on pouvait apercevoir un flux d’étincelles bleuâtres circulant sur les fils de cuivre nu. A contrario nos vieilles lampes supportaient parfaitement cette électricité statique invasive, crachant de tous leurs poumons ce parasitage des plus désagréables et contraignant par moments les auditeurs à mettre fin à l’écoute dans l’attente d’une accalmie !

Après notre départ, tous ces ancêtres et bons serviteurs de la TSF sont restés définitivement dans les sables du désert… En 1967, les derniers contingents quittaient Reggan en convois par camions, empruntant la piste redoutable, mais dont les paysages nous ont tous marqués. Certains eurent l’opportunité de revenir dans l’hexagone par avion, mais dès le décollage la carte postale saharienne disparaissait brutalement, les souvenirs reviendraient plus tard !!!

À Reggan, sieste obligatoire jusqu’à 16 heures, sur la photo ci-dessous : de gauche à droite, Gardin, Brochard, Crouvezier… L’objet ici étant de montrer les vieux châssis radio sur l’armoire du fond qui nous permettait une écoute confortable par rapport à nombre de « Transistors ».

 



Tous compléments et précisions complémentaires seront les bienvenus.

Merci pour leur contribution à tous les acteurs cités dans le texte ou dont les noms apparaissent sur les différentes photos.

Alain BROCHARD