UN JOUR PEUT-ÊTRE…
J’ai souvent l’habitude de reprendre ce proverbe venant du désert :AU BOUT DE LA PATIENCE IL Y A LE CIEL !
Difficile d’imaginer pour tous ceux dont la vie est devenue une course effrénée vers un destin des plus incertains, et pourtant le mot patience cache la notion du temps, du temps qui passe, du temps qui n’est plus ! Et si de nos jours personne n’a le temps, c’est tout simplement parce que l’ordre des choses a disparu, que tout est confondu que vitesse et précipitation ne sont plus de mise et que l’homme ne pourra comprendre son erreur qu’au moment de son dernier soupir.
Bill Lancaster pressé par le TEMPS avait aussi oublié, au moment pour lui de traverser le Tanezrouft, que la PATIENCE devait être sa meilleure alliée !!!
Ce temps de patience m’a apporté dernièrement ce qui suit :Aujourd’hui encore, un homme au fin fond du désert se souvient de ce mois de février 1962…
Brahmi Hadj Addi réside toujours à l’oasis de Tabelbala.
Ce seigneur du désert avait participé à la patrouille de l’escadron de gendarmerie qui s’était rendue sur les lieux du crash du Capitaine Lancaster.
Sans doute pourra-t-il, UN JOUR PEUT-ÊTRE, nous en dire plus …
Le Docteur Mahammed Mahboubi, chercheur universitaire et géologue de métier, avait il y a 21 ans appris de la bouche de son guide Brahmi Hadj Addi, alors qu’il était en mission dans la région de Tabelbala, l’incroyable histoire de William Newton Lancaster.
Les photos qui suivent ont été prises à 90 km environ au nord du « point crash Lancaster ».
Dans l’infini du Tanezrouft l’homme est si frêle que lorsque le soleil est à son zénith, son ombre disparaît dans la dimension du désert !
Ce verre de thé, immense dans cette étendue sans fin aurait été un nectar pour Bill agonisant, abattu par les éléments comme un simple migrateur à bout de forces, cruelle loi de la nature qui n’autorise pas la transgression de la règle, quand SAGESSE et PATIENCE doivent être de mise !
L’astre suprême, l’astre de vie toujours omniprésent reste là pour gommer toutes les inconsciences qui pensent dans leur orgueil animal pouvoir aller au-delà …
Dans un dernier clin d’œil le soleil salua la ténacité de Bill !
Avant de le draper d’un ciel aux milliards d’étoiles qu’il rejoignait après huit jours d’agonie…
Merci à Monsieur Mahammed Mahboubi à son guide et à Monsieur Brahmi Hadj Addi, grâce à qui j’ai pu écrire ce petit mot…
Alain Brochard — Avril 2012 – Mai 2013