Jean-Pierre LEPAUVRE
appelé
du contingent 64 2/A
2ème
Compagnie – 1er Peloton – Chauffeur GBO
Les photos et légendes sont de Jean-Pierre LEPAUVRE
Mon parcours militaire
Incorporé à Laon le 1er juillet 1964, après les classes, j’ai fait le premier peloton, ce qui explique un départ différé.
Je suis arrivé à Reggan le 21 décembre 1964 avec cinq ou six autres camarades de peloton du CIT 152.
J’ai été élevé au grade de brigadier le 1er mai 1965.
J’ai quitté Reggan le 30 mai pour l’hôpital de Béchar où j’ai été opéré pour une appendicite.
Je suis revenu en France le 29 juin pour un permission de détente de 21 jours avec l’idée de ne pas repartir (excusez-moi les copains) et grâce à un coup de piston j’ai rejoins l’hôpital militaire de Lille et j’ai réussi à faire valoir que « mon état de santé » ne permettait pas de rejoindre le Sahara immédiatement. Et puis une chose était sûre, je resterais à pourrir dans une horreur de centre de transit à Marseille pour le peu de temps qu’il me restait à effectuer sous les drapeaux. Je ne retraverserai pas la Méditerranée. Un petit coup de pouce d’une personne qui avait tout compris m’a aidé à recouvrer la santé juste avant la quille. Quelle chance !!!
Mon séjour au 3ème GT
Qu’il faisait froid ce matin du 21 décembre 1964 pour notre petit groupe en partance vers le Sahara.
Nous avons eu toutefois l’avantage de voyager en Noratlas depuis Orléans. Je me souviens qu’au départ on nous avait distribué des couvertures car le chauffage ne fonctionnait pas... On ne pouvait même pas allonger les jambes tellement il y avait de chargement. C’était d’après ce qu’on pouvait apercevoir tout ce qu’il fallait pour fêter Noël. Pour mon baptême de l’air, par le hublot, je voyais la France d’en haut : des plaines, des villes, des montagnes couronnées de neige et puis la grande bleue. La première attaque de la chaleur à l’escale d’Oran. Et le voyage a continué dans la nuit vers Reggan. De moins en moins de lumière au sol et puis plus rien du tout jusqu’à l’atterrissage très tard dans la nuit. Transfert direct d’un coup de Gazelle magique à la cantine de notre nouvelle affectation le 3ème GT. Un bon accueil et un bon repas (rien mangé depuis le départ, le service à bord n’était pas compris dans le vol) nous a mis en confiance. Ensuite ce fut les retrouvailles avec les copains arrivés depuis quelques semaines au peloton de l’Instruction Saharienne.
Je n’ai pas de souvenir précis sur cette période d’environ un mois. Nous avons vu et revu ce que nous avions appris à Laon mais couleur sable ! C’était plutôt rengaine. Sauf qu’au lieu de conduire un Simca c’était un GLR. Et puis, direction le P1 comme conducteur. «Sur des vrais camions, pas des camionnettes comme au P2» nous disait en rigolant notre lieutenant.
J’ai été déçu rapidement, nous avions de beaux GBO j’avais le seul avec une caisse en bois mais pas de transport à faire. Le lieutenant nous disait bien qu’on allait partir, qu’il fallait entretenir et préparer les véhicules mais au bout d’un moment la motivation n’y était plus. Ras le bol de pompe à graisse et de la petite centaine de graisseurs du bahut sans parler de la pression des pneus et des niveaux à faire et refaire.
Il y avait quand même de bon moments : du pain bien frais pour le casse croûte de la matinée avec une bonne bibine et le soir au foyer la vitamine « K » qui coulait par caisse entière. D’autres l’étaient moins, je me souviens lors d’une garde, d’un scorpion qui me passait entre les pieds ! Une fois, nous avons découvert une énorme araignée dans la chambrée. De la taille d’une main, la bête a succombé difficilement sous l’effet des bombes d’insecticide. Était-ce une tarentule ?
J’ai quand même participé à deux missions. La première était d’aller chercher des GBO à Ain el Turck et de les redescendre sur Béchar et Reggan. Un beau voyage en Noratlas pour rejoindre Oran et quelques jours sur place pour apprêter les véhicules au bord de la mer. Les maillots de bain n’étant pas prévu dans le paquetage, qu’a cela ne tienne ! Que cela semblait bon ! Au retour je me souviens d’un bivouac où j’ai dormi sur le chargement de sacs de pomme de terre. On s’était fait virer des couchettes du camion par les gradés. Le réveil a été un peu dur. Heureusement nous avions vingt ans.
Une autre halte, dans un camp de la Légion, j’ai partagé la chambrée des légionnaires. Trouvant le couchage un peu dur j’ai regardé sous le matelas et quelle surprise, il y avait des dizaines de cartouches, un légionnaire les a récupérées vite fait. Je n’ai rien compris de ce qu’il m’a dit. Je n’ai pas posé de questions non plus. Déjà impressionné par la rigueur et la froideur de l’endroit. Pas du tout le même régime que chez nous car il faut reconnaître qu’on était pas bousculé par les règlements, il y avait de la discipline, une propreté à assurer mais je ne me souviens pas de revues de piaule où le lit au carré, la poussière sur le haut de la porte ou un quelconque alignement de je ne sais quoi était traqué par « l’inspecteur ».
La seconde mission c’était le déménagement de la caserne de la Légion à Adrar. J’avais un chargement de bidons d’huile. Le convoi est revenu de nuit dans un vent de sable et nous avons ramené les aviateurs qui ne pouvaient plus décoller. Mais le pire dans l’affaire fût de nettoyer le camion, nombre de bidons s’étant crevés. Il y a sûrement d’autres anecdotes, la mémoire demande à être rafraîchie et bien souvent le fait d’évoquer un souvenir en déclenche un autre.
À suivre...
L’encadrement du peloton jouant aux boules lors d’une
promenade. À gauche le lieutenant MERLE. À droite le brigadier-chef PLISSONNEAU classe 64 1/B (ou 1/C) il était de la Vendée. (mars ou avril 1965) |
La musique de la Légion était venue donner une aubade,
ici dans l’entrée de la compagnie. À gauche encore le lieutenant MERLE en tenue de sortie. (mai 1965 probable) |
C’est moi devant un GLR pendant un exercice de tir au point
0. (mai 1965) |
C’est encore moi comme bricard de semaine. L’arme dans
l’étui étant une brosse à dents qui faisait partie du cérémonial de la relève. (mai 1965) |
Prise en conduisant mon GBO aux environs d’Adrar (mars ou avril 1965) |
Je pose au volant de mon camion (mars ou avril 1965) |
Halte lors d’une sortie pour brûler du gas-oil. Il le fallait sans doute puisque aucune mission ne nous était attribuée. (mars ou avril 1965) |
C’est encore moi devant un GBO qu’on avait planté
sur un monticule pour faire plus impressionnant. (mars
ou avril 1965) |
Colomb-Béchar : Notre Dame du Sahara parce que je trouve
ma prise de vue meilleure que celles que j’ai pu voir sur d’autres
pages. Par contre j’ai d’autres images qui sont identiques
ou moins bonnes. (juin 1965) |
Le
peloton presque au complet je pense * |
* Difficile de mettre le nom sur le visage, à part au premier rang, assis à droite : Bernard PRANGÈRE. Au deuxième rang accroupis à gauche : Daniel CRETET (originaire de l’Oise) qui figure aussi sur une autre photo de groupe de la classe dans la page de Serge OMISSIUS et moi-même. Figure probablement sur cette photo Lionel MÉLARD, Daniel TSCHARNKE originaire des environs de Boulogne-sur-Mer, Michel GRAVE qui nous venait de Maubeuge.
D’autres sont de la classe 64/2B voire 2/C
Pour information Serge BRUNELLE habitait Pontruet petite localité au nord de Saint-Quentin dans l’Aisne. Luc DUMONT était natif de l’Eure vers Évreux il me semble.