Jean-Pierre SIX
appelé
du contingent 65 2/C
1ère Compagnie — 2ème
Peloton
Préparation militaire au GT 525 à Arras
CIT 152 à Laon du 3 novembre 1965 au 17 février 1966
3ème GT à Reggan du 19 février 1966 au 5 janvier 1967
Les photos et légendes sont de Jean-Pierre SIX
La chambrée au CIT 152, je reconnais Jean-Claude CASTANIER, Christian LOONÈS et au milieu avec ses lunettes un certain DE SLOVÈRE qui a été muté à Béchar au planning avion et que je remercie particulièrement car il nous a bien aidés à la libération. Nous avions loupé l'avion du retour car le colonel nous a rappelés à Reggan au moment où nous allions embarquer à Reggan-Plateau, résultat arrivée à Béchar, la Caravelle de retour venait de décoller !
Sur l’armoire en haut à droite l’ami BALLOY chauffeur à la 2ème Cie et encore CASTANIER et les autres ont dû être mutés au 621ème GAS.
3ème GT à Reggan
Mon
1er camion pendant la saharienne |
Les copains
En commençant par celui qui a un béret et en descendant dans le sens des aiguilles d’une montre : Jean-Michel BERGER, le sosie de Robert de NIRO (comme dirait Pierre MAROTINE), en descendant Jean-Pierre DUBAUX, après je crois que c’était BRIAND, mais je n’en suis pas sûr, il était de la 65 2/B, en continuant de descendre Claude GÉRAUD dit Geronimo, en bas, qui se cache, je ne sais plus son nom mais je me demande si ce n'est pas BÈVE, après en remontant c’est ma pomme Jean-Pierre SIX et en remontant à coté de moi Lucky-Luke Pierre MAROTINE, René PROVO, Alain LOEUILLEZ dit le Vieux, Jean-Pierre PLANQUAIS dit Fangio, Le Gaulois il était de Rouen et je crois qu’il s’appelait Jacques LECHEVALLIER, et un de la 65 2 B Jacques PERRIER dit Moustache de phoque et qui avait été muté à Fort Djanet et qui est revenu quelques temps avant d’avoir la quille.
En mission
Paysage
du coté de Reggan |
Paysage
typique des alentours de Reggan |
Vue
des foggaras du coté d’Adrar |
Une
place d’Adrar |
Arrivée
au col 15, les dunes étaient plus roses à cet endroit |
Les
dunes du col 15 |
Arrivée à Igly |
La
palmeraie d’Igly |
Au
premier plan l’ami Maurice JAMES dans la palmeraie d’Igly. |
Traversée
d’un oued du coté d’Igly |
Le
lieutenant GRISOT dit « Balaise » aux alentours de la
palmeraie d’Igly. |
Embauche des camionneurs civils qui attendaient depuis plus de 10 jours que ça se passe.
Le chef de notre convoi à dû pousser une gueulante car les mecs attendaient qu’on fasse le boulot.
Une autre vue du camion dans l’oued d’Igly. La piscine des officiers
de Béchar. Début des gorges d’Arak.
Un départ de mission, vers In-Amguel, pour rapatrier des véhicules sur Béchar. Nous avons mis plus de 15 jours car il est tombé un orage après les gorges d'Arak et il y avait de l'eau partout. Même les « Gazelle » s’embourbaient. Je me souviens qu’il fallait des volontaires pour nager jusqu’au camion avec un câble pour pouvoir les remorquer. La première fois c’était en pleine nuit je peux dire que je n’étais pas très fier. Nous nous sommes retrouvés à trois ou quatre dans la flotte avec un de ces courant. Nous avons dû nous y reprendre plusieurs fois pour arriver jusqu’à la « Gazelle » et la tirer de l’eau.
C’est le lendemain matin, on voit bien le camion et le chauffeur en mauvais état
Nous attendions près des gorges d’Arak pour passer un oued. Tous les jours de cette mission
ça été comme ça
Un figuier qui se trouvait au bord de la piste. Je me suis arrêté car il n’y avait rien d’autre que ça à des centaines de kilomètres et c'était vraiment insolite cet arbuste tout seul
La palmeraie d’In-Salah.
Arrivée à In-Amguel, on voit les premières montagnes où ils faisaient péter les bombes.
Après un orage dans le Hoggar il y avait de l’eau partout. Quand on est repassé il y avait des melons qui avaient poussés.
Je me suis arrêté et mon chauffeur et moi on a fait la cueillette pensant améliorer l’ordinaire.
Je crois que je n’ai jamais mangé quelque chose d’aussi amer de ma vie, j’en ai encore le souvenir du goût aujourd’hui.
Bien entendu tout le monde à goûter et les melons sont retournés dans l’Hamada.
Deux ou trois palmiers à plus de 300 km de tout village et là des bergers avec quelques chèvres.
Quand nous sommes repassés, plus de 10 jours plus tard ils étaient toujours au même endroit.
Le temps n’est pas le même pour tout le monde.
Je voudrais raconter notre départ de Reggan à la quille. Je suis rentré avec René PROVO, Christian LOONÈS, Dominique BOURGEOIS et quelques autres dont j’ai oublié le nom. Avec nous il y avait aussi un permissionnaire qui était arrivé à Reggan en été donc en tenue d’été et comme on passait 12 mois environ au Sahara il aurait dû repartir en tenue d’été, l’été. Mais le 5 ou le 6 janvier en France c’est l’hiver. Donc je venais de terminer brigadier de semaine et comme j’avais été désigné coiffeur je retourne dans le salon près du bureau de semaine. Là plusieurs anciens de la 65 2/C m’attendaient pour se faire coiffer et m’ont annoncé qu’ils étaient libérés le jour même. Moi on ne m’avait rien dit donc je ne me sentais pas concerné. Et à l’heure du midi le MdL THÉRY vient me chercher : «Tu dois aller voir le colon». Je me suis demandé ce que j’avais encore fait !!! En fait il m’a annoncé que j’étais libéré aussi et que j’étais responsable de mission pour le retour de la petite troupe. Il me donne l’ordre de mission, le départ était dans l’après-midi. Alors branle-bas de combat, juste le temps de refaire le paquetage et prendre sa tenue chez le Fourrier et surtout coudre les insignes Sahara, les galons, les roues de chauffeurs et toutes les autres décorations (on aurait dit des arbres de Noël), on était fier et je pense qu’on perpétuait une tradition. Donc comme je n’avais pas le temps je me suis servi, comme beaucoup d’entre nous, d’un lacet en nylon et d’un briquet. Tous les copains étaient en train de nous dire au revoir et voilà le 6x6 de la CCS qui vient pour nous conduire à Reggan-Plateau. Nous arrivons, je fais les formalités et je rejoins les libérables au bar de l’escale. Le Noratlas nous attendait déjà. Un coup de téléphone et le colonel SICHLER m’appelle. « Je vous envoie un véhicule pour revenir ici, on ne s'en va pas sans dire au revoir !!! » On retourne au bureau, le colonel nous fait son speech et nous voilà de retour au Plateau. Nous montons dans le Noratlas et on arrive à Béchar.
Je me renseigne car nous devions faire le voyage de retour en Caravelle. Au bureau de Béchar je retrouve un ancien du CIT 152 un certain DE SLOOVÈRE qui m’apprend que la Caravelle est partie depuis une demi-heure. Consternation, les allers-retours entre Reggan et le Plateau ont duré plus de deux heures, alors trop tard. Heureusement l’ami DE SLOOVÈRE était au planning avion et il nous trouve des places dans une autre Caravelle pour le lendemain matin. Donc à nous de nous débrouiller pour passer la nuit et casser la croûte. On est retourné à Béchar et on a trouvé une chambre qu’on occupait pendant les missions sur Béchar, mais comme il était trop tard, pas de bouffe. Bon on verra demain. La nuit se passe, mais on s’est réveillé un peu tard. Retour chez DE SLOOVÈRE : « Ben vous n’êtes pas partis ? » l’autre Caravelle venait de s’envoler. Bon il nous trouve un DC6 pour la fin d’après-midi mais là nous étions en avance. Après une visite au bar de l’escale où nous avons trouvé des biscuits et autres victuailles, nous embarquons dans l’avion, un quadrimoteur si je me souviens bien. Je pense que le voyage a bien duré 8 heures. Nous étions partis de Béchar, la température était de 45° à midi et quand on a atterri il y avait de la neige. Nous nous avions la vareuse et la capote par-dessus, mais notre ami, permissionnaire n’était qu’avec sa vareuse. En plus il avait eu la bonne idée de ramener son animal fétiche, un dob, qu’il avait caché sous sa chemise. Nous arrivons à trouver un bus de l’armée pour nous conduire à la Gare du Nord mais comme il devait être pas loin de minuit, plus de train. Nous décidons d’aller manger un bon beefsteak-frites en face de la gare au café du Nord, bien évidemment. Le patron nous a bien servi et nous demande si tout va bien, on lui a répondu qu’on en prendrait bien un deuxième Aussitôt dit aussitôt fait. Et je crois même que le deuxième il nous l’a offert. Faut dire qu’à part quelques biscuits ça faisait 2 jours sans casser la croûte. Après nous avons traîné dans Paris. Faut dire qu’on était encore 6 ou 7 et les passants nous prenaient pour des légionnaires. Et puis un ancien légionnaire nous a interpellés en nous demandant d’où on venait et il s’est mis à nous payer à boire. Nous avons visité le Paris by night avec lui. Je pense que sa solde y est passée. Et vers 6 heures tout le monde s’est retrouvé à la gare et là on s’est séparé. Je suis renté avec Christian LOONÈS qui était de Loos et René PROVO qui était de Lomme. Moi je suis rentré à Lambersart. Tous les trois nous nous sommes revus, Christian est devenu mon cousin par alliance. J’ai connu ma femme au mariage de sa sœur et René et moi on est sorti ensemble et nous avons failli nous marier le même jour. Il a décalé d’une semaine, comme ça il était témoin à mon mariage et moi au sien. Plus tard je suis devenu parrain de son premier garçon et lui est devenu parrain du mien. On allait souvent à la pêche ensemble et tous les ans nous fêtions, à tour de rôle, le réveillon du Nouvel An avec nos trois familles. Christian s’est marié avec une copine de ma sœur, juste retour des choses. Il a divorcé il y a quelques années et on ne se voit plus. La dernière fois que je l’ai vu c’était en 1995 à l’enterrement de notre copain René PROVO.
Voilà, la vie continue et ça fait plaisir de se rappeler les bons moments et je remercie tous les copains du 3ème GT et particulièrement Michel Fernez pour sa patience et son dévouement.
À bientôt
Jean-Pierre SIX - Octobre 2010